La loi est claire : “L'article 197 du code pénal punit les faussaires”, lit-on sur tous les billets émis par la Banque d'Algérie. Mais est-ce suffisant ? Evidemment pas. La problématique de développer la monétique en Algérie se pose et s'impose dès que l'éradication de ce fléau relève de l'utopie. N'est-il pas temps aussi que nos banques mettent à jour leurs outils de contrôle et passent au paiement par chèque pour les grosses sommes, tout en généralisant les paiements via les cartes bancaires dans les grandes surfaces ? Les réseaux de trafic de fausses coupures de billets de banque se multiplient et gagnent du terrain. De la fameuse filière lyonnaise, en passant par celle des Africains, généralement des immigrés en situation irrégulière sur le sol algérien, jusqu'aux petits faussaires basés dans les quatre coins du pays, les citoyens, non outillés pour détecter le faux, sont désemparés. Et tout le problème est justement là : le consommateur, à qui on fourgue de la fausse monnaie, n'arrive pas à faire la différence entre le vrai et le faux. Résultat des courses : il est systématiquement traduit devant la justice. Pis encore, il est passible de prison. Et cette loi est clairement transcrite sur tous les billets de banque. Ainsi, “l'article 197 du code pénal punit les faussaires”, lit-on sur tous les billets émis par la mère des institutions financières, la Banque d'Algérie. Entre prudence des uns, les victimes, et jurisprudence des autres, les pouvoirs publics, le problème de la fausse monnaie, un axe majeur qui renseigne sur la prolifération des réseaux affiliés au crime organisé, fait l'objet d'une lutte implacable. Et il ne se passe pas un seul jour sans que les services de sécurité, notamment la Gendarmerie nationale, n'arrêtent un groupe de faussaires. Pour le seul mois d'octobre, ce sont des dizaines de milliers de faux billets, en coupures de 200, 500 et 1 000 dinars, qui ont été saisis. Mais aussi, des milliers de fausses coupures de billets de 50, 100 et 200 euros. Et à ce stade de trafic, ce sont les marchés de gros, les maquignons et les cambistes qui sont infectés par ce dangereux phénomène. Les marchés informels, comme l'automobile, le textile, les fruits et légumes, sont sérieusement touchés. Mais la question continue de turlupiner le citoyen qui n'a aucun moyen pour échapper à la contrefaçon de billets de banque. Que faire alors dès que la victime tombe dans le piège ? La solution de facilité serait celle de faire du surplace, c'est-à-dire de “fabriquer le coupable” et de le traduire devant le ministère public qui prononce, généralement le mandat de dépôt. Mais est-ce la solution appropriée ? Evidemment pas, d'autant que nul n'est à l'abri, à commencer par le commerçant du coin jusqu'au client. Et là, il serait irrationnel que les parents chargent des enfants mineurs de faire des courses en leur confiant des billets de banque. Ensuite, il est important, par mesure de prudence, de vérifier la couleur des billets et les écritures apposées sur leurs surfaces. Et, le cas échéant, refuser le billet en cas de suspicion, ou se présenter à la banque la plus proche pour l'authentifier. La solution extrême serait de se présenter aux services de sécurité pour signaler l'anomalie. Car, en fait, les faussaires n'écoulent jamais leurs faux billets dans les secteurs où ils les fabriquent. Et l'autre problème demeure dans le fait que les faussaires profitent des périodes de fête et de vacances pour tromper la vigilance des commerçants et des citoyens pour sévir. Du coup, la problématique de développer la monétique en Algérie se pose et s'impose dès que l'éradication de ce fléau relève de l'utopie. En second lieu, il est temps que nos banques mettent à jour leurs outils de contrôle et passent aux normes universellement connues, comme le paiement par chèque pour les grosses sommes, tout en généralisant les paiements via les cartes bancaires dans les grandes surfaces. Le problème de la fausse monnaie fut éludé par le gouverneur de la Banque d'Algérie lors de son passage à l'APN et les pouvoirs publics sont plus que jamais interpellés face à cette psychose qui gagne au jour le jour les citoyens et les marchés.