Abane Ramdane, l'architecte de la Révolution algérienne, continue-t-il de déranger même 50 ans après sa mort ? C'est la question que n'ont pas manqué de se poser beaucoup de personnes parmi celles qui ont assisté à l'inauguration d'un musée qui lui est dédié dans la propre maison du héros de la guerre de Libération nationale à Azzouza, dans la commune de Larbâa Nath Irathen sur les hauteurs du Djurdjura. Ni le ministre des Moudjahidine, ni le secrétaire général de l'Organisation nationale des moudjahidine, ni aucune autre personnalité importante, en dehors du tout nouveau wali de Tizi Ouzou, Abdelkader Bouazghi, n'a daigné participer à cet événement célébrant une des figures du combat libérateur. Cet artisan du Congrès de la Soummam a réussi à donner une assise solide à la Révolution en la dotant d'instances dirigeantes et d'une organisation qui lui faisait défaut depuis le déclenchement de la guerre, le 1er Novembre 1954. Ne mérite-t-il pas des égards dus à une des figures de la lutte de Libération nationale ? “Heureux les martyrs qui n'ont rien vu”, disait le moudjahid Bessaoud Mohand-Arab. Tout y est dit.