Organisé par les Bancs publics, les 5es rencontres à l'échelle, manifestation pluridisciplinaire, démarreront après-demain à Marseille, et se prolongeront jusqu'au 27 novembre prochain. Ces rencontres pluridisciplinaires dédiées à la création contemporaine sous ses différentes articulations, notamment danse, théâtre, musique, cinéma, lecture et arts plastiques. Cette 5e édition “jette des ponts entre des artistes qui travaillent en France mais aussi en Algérie, en Egypte, en Syrie, au Liban et aux Comores. Des rencontres qui ne cherchent pas à interroger des convergences, mais plutôt à laisser se dire à l'échelle de ces projets artistiques, la tension des relations nord-sud et de ces géographies prisonnières des cartographies du passé”, signale Julie Kretzschmar, directrice artistique de ces rencontres produites par les Bancs publics et Marseille Provence 2013, tout en bénéficiant du soutien d'un certain nombre de structures. Pour la partie arts de la scène, les Bancs publics ont opté pour quatre auteurs algériens, dans le cadre d'un focus sur les écritures francophones d'aujourd'hui. Il sera question de quatre écrivains : deux installés en France et en Allemagne : Mourad Djebel et Hamid Skif, et deux qui écrivent à partir de l'Algérie : Ryad Girod et Mustapha Benfodil. Deux pièces théâtrales écrites par ce dernier auteur seront présentées : De mon hublot utérien je te salue humanité et te dis blablabla, créée par la compagnie l'Orpheline est une épine dans le pied, et les Borgnes ou le colonialisme intérieur brut, produite par la compagnie El-Ajouad avec les Bancs publics et théâtre Gyptis, et qui sera mise en espace par Kheireddine Lardjam. Toujours dans le théâtre, la préface Tribunes I signée Mourad Djebel pour le cycle de création de six auteurs de Littérature-Monde, sera mis en espace par Thomas Gonzalez. Le roman Ravissements de Ryad Girod qui traite de la perte et de l'identité, sera également mis en espace, par Last Cie. Le volet danse sera caractérisée par une adaptation spectacle chorégraphique — conçu et interprété par Hamid Ben Mahi — du roman la Géographie du danger de Hamid Skif. La représentation sera suivie d'une rencontre animée par Pascal Bély, animateur du blog le Tadorne, en présence du chorégraphe. Le comédien Christophe Grégoire dispensera une lecture de l'avant-propos de l'ouvrage, Saïd Mekbel : une Mort à la lettre, de Monika Borgmann. Cette séance sera suivie par une rencontre animée par Adlène Meddi. De son côté, Aminata Traoré, essayiste et ancienne ministre de la Culture malienne, animera une rencontre intitulé “L'Afrique humiliée” (titre d'un essai qu'elle a écrit). Elle débattra ensuite de la question des migrants avec Christophe Deltombe, Sœuf Elbadawi (Comores), Anissa Hamel. En outre, les Rencontres à l'échelle proposent également des projets croisés, des regards croisés entre des artistes des deux côtés de la rive. D'ailleurs, la soirée d'ouverture présentera deux duos : le danseur et chorégraphe Mohamed Shafik avec le musicien Aurélien Arnoux ; et le violoniste algérien Kheireddine M'kachiche avec la chanteuse marseillaise Emilie Lesbros. En plus d'une carte blanche à Vincent Perrottet, deux autres performances issues de la rencontre entre deux artistes plasticiens : Ammar Bouras (Algérie) et Nicolas Gerber (France), seront également présentés. Le cinéma ne sera pas en reste puisque trois films seront projetés : Je suis celle qui porte les fleurs sur sa tombe de Hala Alabdallah et Ammar Albeik, Massaker de Monika Borgmann, Lokman Slim et Herman Theissen, et Ramallah mon amour de Natacha Musléra. Le concert de clôture sera dispensé par le groupe Vraoums.