Que de fois n'avons-nous pas entendu incomber à la marque “made in Taiwan” la défaillance d'une prestation de service ou une application mal réalisée. En effet, un robinet mal installé, une réparation de gaz mal faite, un dépannage d'appareil électroménager maladroitement disposé, etc., sont autant d'exemples à citer. On s'empresse alors vite à incriminer systématiquement la mauvaise qualité des pièces utilisées au motif qu'elles proviennent des usines taiwanaises. La marque Taiwan étant maintenant couramment devenue synonyme de basse qualité autant dire la belle parade toute trouvée. En fait d'arguments il s'agit, le plus souvent, d'une astuce passe-partout destinée à camoufler plutôt un manque de maîtrise et de connaissances dans un métier donné. Il y a bien une déduction à cela. Aussi est-il aujourd'hui facile de constater que la plupart des disciplines de bon nombre de professions sont soit mal enseignées, mal apprises ou seulement apprises sur le tas sans profondeur ni connaissances techniques les plus élémentaires. En effet, le panorama du monde des métiers dans notre pays laisse à désirer. Depuis déjà fort longtemps et parallèlement au manque de structures de formation, l'apprentissage des métiers a subi une sensible et effrayante dévalorisation sociale. L'Académie des arts et métiers, quant à elle, n'existe plus. Elle a disparu à la fin des années 1960. Les métiers se perdent ainsi dans l'amateurisme. C'est alors qu'on s'improvise plombier, serrurier, réparateur de ceci, réparateur de cela, etc. Les initiatives et dispositions administratives utiles et nécessaires, mais prises assez tardivement par les pouvoirs publics en matière d'insertion et d'encouragement à l'emploi, ne peuvent être entièrement efficaces lorsque la formation de base fait défaut. Ces métiers de maîtrise ou dits métiers intermédiaires sont pourtant pourvoyeurs d'emplois et d'une indiscutable utilité. Ce désordre qui sévit dans cette partie délicate du monde du travail est en fait une déstabilisation et une crise globale dans la vie active de la jeunesse et le système “bouche-trous” ne peut constituer un programme. Peu à peu les nobles métiers de maîtrise disparaissent pendant que les besoins et la demande croissent constamment. A. A. [email protected]