La situation se corse pour le royaume marocain avec l'intention de la Grande-Bretagne de dépêcher une mission pour s'enquérir du respect des droits de l'homme au Sahara occidental, pendant que Madrid réclame des explications à Rabat, en attendant la réunion du Conseil de sécurité de l'ONU sur les sanglants évènements d'Al-Ayoun, prévue mardi. Le Maroc devra répondre de ses actes, mardi, devant les membres du Conseil de sécurité des Nations unies, qui se réunira pour statuer sur les derniers évènements tragiques au Sahara occidental, suite à l'attaque meurtrière lancée par les forces d'occupation marocaines contre le camp sahraoui de Gdeim Izik. Un rapport sera présenté au cours de cette réunion par le Département des opérations de maintien de la paix de l'ONU sur cette sanglante attaque contre ce camp. Selon le représentant du Front Polisario à l'ONU, Ahmed Boukhari : “Ce rapport permettra aux quinze pays membres du Conseil de sécurité d'avoir les informations et une idée plus claire sur les opérations militaires violentes menées par le Maroc contre les Sahraouis, sur la base desquelles le Conseil élaborera sa conclusion.” Dans le cadre de la préparation de cette réunion de l'organe exécutif de l'ONU, son président Sir Mark Grant Lyall a reçu, jeudi, le coordinateur sahraoui avec la Mission des Nations unies pour l'organisation d'un référendum au Sahara occidental (Minurso), M'hamed Khaddad, et le représentant du Front Polisario à l'ONU, qui lui a fait part des informations sur l'attaque militaire marocaine contre le camp sahraoui de Gdeim Izik et les derniers développements qui s'en sont suivis notamment, la répression déclenchée contre les populations civiles sahraouies d'Al-Ayoun et de Smara. Les deux responsables sahraouis ont souligné à Grant Lyall que le Front Polisario “veut que le Conseil de sécurité condamne l'attaque militaire marocaine et envoie une mission d'enquête sur place”. Il y a lieu de rappeler que c'est à la demande du Mexique, membre non permanent du Conseil de sécurité, que l'organisme onusien avait entamé, mardi dernier, les démarches pour convoquer cette réunion sur l'assaut militaire mené par le Maroc contre la population sahraouie qui a fait 19 morts, 723 blessés et 159 disparus, selon un bilan provisoire du gouvernement sahraoui. Par ailleurs, Londres a l'intention de dépêcher une mission pour s'enquérir du respect des droits de l'homme au Sahara occidental après la récente attaque des forces d'occupation marocaines contre le camp de Gdeim Izik. C'est le ministre britannique chargé du Moyen-Orient et de l'Afrique du Nord, Alistair Burt, qui en a fait l'annonce à Alger : “Nous envisagions, depuis quelque temps, d'envoyer une mission de surveillance des droits de l'homme dans la région (Sahara occidental). Les évènements qui se sont déroulés ces derniers jours nous incitent à le faire immédiatement.” Il a également déclaré que le Royaume-Uni suit “avec beaucoup d'intérêt et d'inquiétude” la situation au Sahara occidental, “notamment après les derniers développements”. D'autre part, Madrid a de nouveau haussé le ton, vendredi soir, par la voix de sa ministre des Affaires étrangères, Trinidad Jimenez, qui a qualifié de “faits très graves” l'attaque par les forces marocaines contre le camp de Gdeim Izik, affirmant que l'Espagne est “très préoccupée” par ces évènements. “Nous sommes très préoccupés parce que nous croyons que les faits qui se sont produits sont très graves”, a souligné Mme Jimenez dans une déclaration à la télévision espagnole Telecinco. La chef de la diplomatie ibérique a également affirmé que le gouvernement espagnol attend “un rapport définitif pour faire un bilan”, et qu'il a demandé au Maroc des “éclaircissements” de manière “urgente” concernant ces évènements. Dans cet ordre d'idées, elle ajoutera que “l'Espagne considère que doivent être éclaircies de manière urgente les circonstances ,et nous l'avons fait savoir au gouvernement du Maroc”.