Le Cercle d'initiative citoyen du changement (CICC), créé par l'ancien chef du gouvernement Ahmed Benbitour, a soufflé sa première bougie. C'était l'occasion, pour son initiateur, de tenir une conférence, samedi à Oran, au siège de la LADDH. C'est d'ailleurs la deuxième fois en l'espace de quelques mois que Benbitour prend ainsi la parole à Oran, pour évoquer la situation politique du pays et aborder ce qu'il a par ailleurs théorisé et mis en ligne sur son site. Convaincu, comme beaucoup d'autres personnalités politiques, que le salut du pays passe inéluctablement par le changement du système, l'orateur se démarque, par contre, par la présentation de tout un programme pour, dit-il, “organiser pacifiquement le changement et l'implanter”. Pour Ahmed Benbitour, ce “changement pacifique ne viendra de l'intérieur du système, sauf si celui-ci subit une pression de la société”. Cela conjugué aussi “à la capacité de convergence et d'alliance des forces du changement”. Et de citer la LADDH, le SNAPAP, ses hôtes d'un soir et d'autres mouvements citoyens, tels que CIVIC qui l'ont invité à débattre avant-hier. Mais, étrangement, il n'accorde pas aux partis politiques cette capacité à mobiliser les citoyens et à passer à l'action. Et de reconnaître “la fermeture de l'espace politique et public”. Pour mener à bien ce changement, l'orateur préfère s'appuyer “sur les réseaux sociaux qui peuvent en la matière permettre une innovation et construire une force motrice”. La deuxième partie de son allocution sera, quant à elle, consacrée à l'exposé de ce qu'il appelle ses 6 règles démocratiques. C'est une sorte de charte sur laquelle devront s'engager “l'Alliance stratégique des forces du changement” et de ménager les unes et les autres, en précisant que dans cette alliance, il s'agira de convergence et non de fusion. Mais là où les propos de l'intervenant suscitent moult réactions, c'est lorsqu'il se prononce clairement pour une négociation avec les forces du ou dans le système qui seront elles convaincues de la nécessité d'un changement. Car, selon la démarche de Benbitour, la construction et l'organisation du changement ne pourront en dernier ressort se faire que pacifiquement avec l'acceptation finalement du système lui-même. Un système, un Etat, avait expliqué au départ l'ancien chef du gouvernement, qui est aujourd'hui défaillant et qui peut donc conduire à la destruction de toute la société.