Créée en 2000, à l'initiative de Lazhar Nahal, la maison d'édition algérienne basée à Paris, Aden, a construit doucement mais sûrement une notoriété et s'est imposée sur la scène littéraire française, notamment en septembre dernier, lorsque le roman Moineau, d'El-Mahdi Acherchour, avait figuré sur la première liste du prestigieux prix Femina. Cette maison d'édition offre pour cette année 2010 un catalogue à la fois intéressant et important. En plus du roman d'El Mahdi Acherchour, Aden propose la biographie de Giacomo Leopardi, le roman les Jardins interdits de l'auteure bulgare Emilia Dvorianova, ainsi que Ange, qui es-tu ?, de l'écrivain suisse d'origine touareg, Ibrahim Al-Koni. Un roman fulgurant qui traite avec intensité et clairvoyance de l'identité. Lazhar Nahal insiste sur le fait que ses éditions s'intéressent à toutes les cultures et toutes les écritures, et c'est la raison pour laquelle les ouvrages qu'ils publient viennent de différents horizons. “Au moment de la création d'Aden, j'ai opté pour toutes les cultures, y compris, bien sûr, pour des publications algériennes. Il se trouve simplement que nos universitaires travaillent dans des conditions plus difficiles qu'ailleurs et n'ont pu fournir des textes à temps. Mais on va rattraper tout ce retard”, explique le responsable des éditions. Outre la nouvelle collection Lettres du monde, consacrée à la littérature étrangère, Aden a initié, il y a quelque temps déjà, la collection Tombeau : un recueil de textes autour de la personnalité littéraire d'un auteur. Vers la fin du mois de mai, paraîtra un Tombeau consacré à Taos Amrouche, et prochainement, quatre autres Tombeau dédiés à de grands auteurs algériens : le nobélisable jamais nobélisé, Mohammed Dib, le fou de Nedjma, Kateb Yacine, et les deux poètes disparus, Youcef Sebti et Tahar Djaout. Des biographies seront également consacrées à ces auteurs incontournables de la littérature algérienne. Par ailleurs, Aden s'implantera en Algérie au cours de l'année 2010, car “en ayant une maison d'édition à Paris, et à Alger, j'espère non seulement publier des auteurs algériens en Algérie, mais aussi leur permettre d'accéder à un marché francophone (plus vaste), comme la Belgique, le Luxembourg, la Suisse ou le Canada”, signale M. Nahal, qui estime plus loin que “l'Algérie regorge de talents dans le domaine de la création, et le roman occupera donc une place importante dans nos publications”.