Cette maison d'édition apporte une note de fraîcheur dans un milieu figé par la routine. Partie prenante dans le monde de l'édition et membre actif sur la scène nationale, la maison d'édition Barzakh compte mettre le paquet et peser de tout son poids au cours du 8e Salon international du livre qui se tient actuellement au Palais des Expositions, aux Pins Maritimes, à Alger. Née en 2000, lancée sur l'initiative de M.Sofiane Hadjadj et Selma Hellal, la maison d'édition qui a fait la meilleure percée sur le marché national. «Nous avons remarqué qu'il y avait très peu de livres de fiction et de littérature en Algérie. La plupart des écrivains algériens publient en France!», nous déclare Selma Hellal, représentante de la maison d'édition. «En 3 ans, nous avons 40 ouvrages à notre catalogue, l'an dernier on était à 15», poursuit notre interlocutrice. Cependant, et en dépit de la qualité et de la diversité des livres exposés ainsi que de l'importante foule ayant déferlé hier, le citoyen se plaint toujours des prix élevés malgré la réduction annoncée par certains stands arabes et européens, allant de 20% à 30%. Selon Selma Hellal, le prix élevé du livre s'explique, en premier lieu, par la défaillance du système scolaire et universitaire à enseigner la lecture. «A-t-on appris à nos enfants dès leur jeune âge à cultiver cette admirable passion qu'est la lecture?» «Quel est le statut de la lecture dans notre pays? Connaît-on exactement le nombre de lecteurs ou une esquisse de lectorat», s'indigna la représentante de Barzakh. Cette dernière estime dans la foulée que la hausse du prix du livre c'est aussi «l'absence de politique de la lecture publique». «L'éditeur est seul. Il vit sur la recette du libraire». La baisse de taxe à l'importation du papier reste une question primordiale afin de trouver une solution au problème du prix du livre. La maison d'édition Barzakh a envisagé, en outre, des coproductions avec des maisons d'édition étrangères, en l'occurrence la maison d'édition française L'aube. Des travaux de coédition, de traduction et de diffusion par Barzakh sont en cours. Parmi les plus grandes ambitions de cette maison d'édition, celle de contribuer à affiner le goût du beau chez les lecteurs algériens ainsi qu'éditer des ouvrages de qualité pour les enfants, selon elle. «Actuellement, nous avons des problèmes financiers et les librairies sont les maillons faibles de la chaîne. Ils nous défendent assez mal. L'Etat doit se pencher sérieusement sur le problème du prix du livre afin de permettre un meilleur développement et un épanouissement de la lecture dans notre société», souligne notre interlocutrice. Signalons, enfin, que les éditions Barzakh, n'ont que des nouveaux titres sur leurs étals tels que Chemin des choses nocturnes, poésie d'El-Mahdi Acherchour. Les chemins qui remontent, roman de Ali Malek.