Chaque année à Oran, il y a entre 30 et 40 nouveaux cas de cancer du sein. La wilaya d'Oran a encore beaucoup d'efforts à faire pour ce qui est du dépistage des cancers du sein et du col de l'utérus. C'est ce qui ressort de la journée d'évaluation qui a eu lieu dimanche dernier à l'ITSP, en présence de la majorité des directeurs des structures de santé de proximité et qui avait pour objectif de dresser un état des lieux. En effet, déjà que la wilaya d'Oran partait de loin, elle était classée 33e à l'échelle nationale pour ce qui est du dépistage, aujourd'hui c'est plus la question de la prévention qui reste au cœur des préoccupations. Pour étayer cette situation, un seul chiffre dramatique et grave nous donne un aperçu sur la réalité du terrain : pas moins de 52 opérations d'ablation du sein sur des femmes âgées de 25 à 60 ans ont été pratiquées au CHUO pour le premier semestre 2010. Ce chiffre ne manquera pas de faire réagir le Dr Chafi, chargé du programme de dépistage des cancers à Oran, d'autant plus, soulignera l'intervenant, qu'il y a encore des cas où la patiente n'est dépistée que lorsque la tumeur atteint 4 cm : “C'est beaucoup trop ! Vous imaginez, c'est une boule de 4 cm et parfois on est contraint de procéder à l'ablation des deux seins ; cela signifie que la prise en charge n'est pas bonne, que la prévention primaire, comme la palpation, ne se fait pas”. Chaque année à Oran, il y a entre 30 et 40 nouveaux cas de cancer du sein, et les responsables de demander aux structures de santé publique de proximité (EPSP) de travailler de manière plus efficace en leur fixant même un objectif pour 2011, celui d'atteindre 50% de prévention pour une population ciblée de 275 120 femmes. En termes de structures, la DSP affirme que de 2008 à 2010, on est passé de 38 unités de dépistage à 78 et ceci est largement suffisant par rapport à la population, explique le Dr Hamdad. Pour ce qui est du cancer du col de l'utérus, en seconde position pour la mortalité, là aussi les données statistiques sont encore inquiétantes puisque le taux d'incidence du cancer du col de l'utérus est de 20 pour 100 000 femmes. La mise en place depuis 2009 du programme de prévention a néanmoins permis d'accroître les cas de dépistage, puisqu'on est passé du premier semestre 2009 à 3 000 femmes dépistées, à 5 050 femmes dépistées au premier semestre 2010. Mais là encore, les médecins souligneront les cas tardifs de dépistage qui rendent les chances de guérison plus faibles.