Les oléiculteurs, les oléifacteurs ainsi que les cadres des directions des services agricoles de plusieurs wilayas de l'Ouest se sont regroupés la semaine écoulée à l'Institut de technologie moyen agricole pour débattre du programme portant sur la plantation d'une grande superficie que l'Etat s'est engagé à concrétiser. En effet, malgré l'absence des responsables de l'Institut de technologies des arbres fruitiers de Birtouta qui est l'initiateur de ce regroupement, le débat s'est déroulé dans un cadre responsable. Il va sans dire que la leçon de l'échec du projet de la reconstitution du vignoble ne semble pas être retenue dans la mesure où sur un programme de plantations de 50 000 ha prévus, seuls 14 000 ha de vignes ont été concrétisés, et ce, sans perdre de vue que l'arrachage a touché des milliers d'hectares pour lesquels l'Etat a consacré de sommes colossales. Ainsi, dans le cadre du contrat-programme, la DSA de Aïn Témouchent a fixé comme objectif de se lancer dans un projet de plantation de 10 000 ha d'oliviers alors que la production actuelle, qualifiée de très bonne, fait face à un véritable problème de commercialisation. Dans son allocution d'ouverture Dahmani Houari représentant de la DSA de Aïn Témouchent a révélé que les importations en matière des huiles végétales représentent 95% des besoins de la population soit entre 380 000 et 400 000 tonnes pour une facture estimée à 300 millions de dollars/an. Même si l'Etat aura consacré 29 milliards soit 7% de l'enveloppe globale de soutien, l'absence d'une réelle prise en charge de sa part en amont surtout fait grandement défaut et les effets sont durement ressentis par les oléiculteurs qui, contrairement aux viticulteurs, adhèrent facilement à ce genre de plantations. “Cette année, la production a été bonne. C'est une année de référence qu'il faudra prendre en considération pour en tirer les conclusions afin de protéger le produit dont la fixation des prix reste du monopole des huileries”, fera remarquer le président de la Chambre d'agriculture de Aïn Témouchent. Selon lui, pour faire face à la difficulté de commercialisation rencontrée en raison des prix appliqués (15 à 25 DA pour le kg de l'olive destinée à l'huile de table et 30 à 40 DA pour le kg de l'olive de conserve) alors que la main-d'œuvre reste très chère (10 DA/kg pour la cueillette) et ce, sans compter les frais d'entretien de l'arbre ainsi que ceux relatifs au transport, qui représentent des pertes énormes pour l'agriculteur, des mesures d'accompagnement et de soutien des prix sont plus que nécessaires dans le cadre de la politique d'incitation au profit de ceux qui veulent se lancer dans la production des olives.