Le Brésilien Alves (61 ans) est un globe-trotter, il a sillonné plusieurs continents, entre son pays natal, l'Angola, l'Arabie Saoudite et le Portugal, avant de poser ses valises du côté de la Méditerranée, plus précisément du côté de Constantine et plus exactement du côté du Mouloudia de Constantine. Il estime que l'instauration du professionnalisme en Algérie est une bonne chose en soi, mais cela doit être suivi par un changement des mentalités. “C'est clair que dans n'importe quel domaine ou discipline, lorsqu'on veut améliorer les performances, on doit indéniablement passer au cap du professionnalisme. Je pense que c'est pour cette raison essentielle, à savoir élever le niveau de compétitivité, que les dirigeants du football ont décidé d'instaurer le professionnalisme en Algérie avec deux divisions. Je ne vous cache pas que c'est l'une des raisons qui m'a encouragé à venir en Algérie, en plus du challenge et du discours des dirigeants du club qui aspirent à travailler dans la durée et, surtout, monter une équipe compétitive”, dira-t-il d'emblée pour ce qui est donc de cette première expérience du professionnalisme. Et d'enchaîner : “Je pense que cela ne peut être qu'une bonne chose dans la mesure où ça permettra aux techniciens de disposer de beaucoup plus de moyens pédagogiques en vue de travailler dans de bonnes conditions. En même temps, ils mettront en pratique leur savoir-faire sur le terrain. Quant aux joueurs, ils sont eux aussi contraints de suivre le nouveau statut puisqu'ils ne sont plus des amateurs. Cela veut dire beaucoup plus d'heures de travail et d'exigences en termes d'endurance car ils sont désormais dans l'obligation d'être plus performants.” Ceci dit, le coach brésilien estime que ce qui doit suivre maintenant, c'est un changement radical dans les mentalités, que ce soit du côté des dirigeants ou celui des joueurs. “Il faut désormais réfléchir et agir comme un professionnel. Chacun a des droits et des devoirs. Il faut aussi qu'au niveau administratif, les choses évoluent dans le bons sens. C'est-à-dire une meilleure structuration et prise en charge des joueurs. Certes, actuellement, tout n'est pas parfait, mais les choses s'amélioreront au fil du temps.” Invité à donner son avis sur le niveau du football et du footballeur algérien, il nous dira : “J'ai eu le plaisir de voir des rencontres de DI ou DII. Je pense que le niveau est assez appréciable, même s'il y a un manque flagrant de discipline tactique dans certaines équipes. Reste que, pour ma part, je trouve le joueur algérien vraiment très doué techniquement. Il n'a rien à envier aux joueurs que j'ai eus sous la main au Brésil et au Portugal. Cependant, il doit juste travailler davantage pour pouvoir progresser sur le plan tactique et, comme je l'ai dit, de l'endurance, afin de tenir le rythme. Mais aussi sur le plan mental. Il faut que les mentalités changent. Le joueur doit désormais réfléchir et agir comme un professionnel sur et en dehors du terrain”, conclut-il.