Ils ont été présentés avant-hier devant le procureur de la République de Ghardaïa. Le deuxième jour de l'Aïd-el-Adha n'a pas été de tout repos pour les forces de police de la sûreté de wilaya de Ghardaïa, appuyées par quelques dizaines de membres de l'unité républicaine de sécurité stationnés à Sid Abbaz. En effet, un début d'échauffourée entre jeunes du quartier populaire de Hadj Messaoud et des Subsahariens — qui s'est propagée jusqu'aux hauteurs du ksar de Mélika, dont les jeunes qui en avaient marre de se sentir envahis par ces émigrants voulaient aussi en découdre avec eux — a failli mettre le feu aux poudres, n'était l'intervention rapide des services de sécurité. La configuration du terrain escarpé et le nombre impressionnant de carcasses de demeures éparpillées sur un promontoire encastré entre deux vaux aura beaucoup compliqué la tâche des services de sécurité qui s'emploieront pendant pas moins de 14 heures à “nettoyer” les lieux. En effet, entamée à 14 heures, l'opération qui a nécessité le contrôle et l'arrestation de pas moins de 172 Subsahariens de plusieurs nationalités, en majorité malienne, qui avaient squatté les 445 carcasses de logements de ce qui devait être le projet du nouveau ksar d'Ioumad, s'est prolongée jusqu'à 4 heures, le lendemain. Il a fallu mobiliser les grands moyens pour arriver à déloger l'ensemble des indus occupants qui ont été transportés dans 3 grands bus vers le complexe sportif de proximité de Bouhraoua, situé sur la RN1, vers Laghouat. Sur place, les services de sécurité ont découvert 16 faux billets de 100 euros et 150 grammes de kif traité. Entre-temps, deux Subsahariens légèrement blessés ont été évacués vers l'hôpital docteur Tirichine à Sidi Abbaz, où ils ont reçu les soins appropriés avant de rejoindre leurs camarades. Sitôt arrivés et installés, les 172 Subsahariens, tous de sexe masculin, ont été convenablement pris en charge par les services de sécurité qui leur ont distribué des couvertures et des repas, entre autres quelques boîtes de thon et du fromage. Il aura fallu pas moins de trois jours aux services de police de la sûreté de wilaya pour vérifier avec minutie les documents de voyage de l'ensemble des suspects, et séparer ainsi le bon grain de l'ivraie. C'est en coordination avec les services des frontières que toutes les vérifications ont été opérées. Celles-ci ont permis de constater que 127 d'entre eux étaient en situation régulière. Les 25 restants avaient tous de faux visas. C'est pour ce grief d'entrée et séjour illégal sur le territoire national qu'ils ont été présentés, avant-hier, devant le procureur de la République de Ghardaïa. Ils seront, de ce fait, tous les 25 raccompagnés à la frontière pour y être expulsés. Rappelons que le projet inachevé du ksar d'Ioumad, constitué de 445 logements individuels, (pour lequel nous consacrerons un papier dans les prochains jours), dont la première pierre a été posée par le président de la République en 2003 et qui devait être livré à la fin de juin 2006, reste à ce jour à l'abandon, désespérément inachevé. La nature ayant horreur du vide, il a fait le bonheur de Subsahariens qui en ont fait et érigé un véritable ghetto. Le danger de les voir revenir réinvestir les lieux ne peut être écarté que par l'achèvement total des travaux et la remise de ces logements à leurs propriétaires qui n'en finissent pas d'attendre.