La justice belge a démantelé, mardi, un réseau islamiste projetant de commettre un attentat dans le royaume. Dix personnes ont été interpellées dans la ville portuaire d'Anvers en Belgique, en Allemagne et aux Pays-Bas, avec la collaboration d'Eurojust, unité de coordination judiciaire de l'Union européenne. La justice belge a révélé qu'il était question de “plans visant à commettre un attentat en Belgique par un groupe terroriste international qui utilisait le site internet Ansar el Moudjahideen”, tout en précisant que depuis 2009, elle était à la tête d'une enquête internationale sur un réseau suspect dont de nombreux membres vivaient à Anvers, dans le nord du pays, une ville qui compte une forte population musulmane. Les autres arrestations ont eu lieu en Allemagne et aux Pays-Bas. Les personnes interpellées sont de nationalité belge, néerlandaise, marocaine et russe d'origine tchétchène. En plus de la préparation d'un attentat dont la cible n'a pas été identifiée, le réseau est soupçonné d'avoir recruté des candidats djihadistes et d'avoir financé une organisation tchétchène, l'Emirat du Caucase. Il a été précisé que plusieurs personnes ont déjà été arrêtées en Arabie saoudite, en Espagne et au Maroc, dans le cadre de la même enquête. Dix-sept perquisitions et une quinzaine d'interpellations ont également eu lieu à Bruxelles, dans le cadre d'une enquête distincte. Il s'agit d'une enquête déclenchée il y a trois ans et qui ciblait l'entourage du centre islamique belge Assabyle, considéré comme radical. Les personnes interpellées sont soupçonnées d'appartenir à un réseau de recrutement de combattants djihadistes pour la “guerre sainte” en Irak et en Afghanistan. Malgré ces deux affaires dont les médias européens font grand cas, le niveau d'alerte n'a pas été relevé dans les pays concernés (Belgique, Allemagne et Pays-Bas), ces dossiers n'ayant pas un caractère de nouveauté. Aucun des pays n'a jugé utile de revoir à la hausse le niveau de risque terroriste, qui reste limité, selon des responsables proches du dossier. Beaucoup d'alertes ont pourtant renforcé les craintes d'attentats en Europe où le risque reste tout de même élevé. Ainsi, la coupole et la terrasse du siège de la Chambre des députés allemands à Berlin ont été fermés au public depuis lundi, sur la base de soupçons rapportés par la presse d'un projet d'attentat contre le Reichstag. Les menaces d'Oussama Ben Laden, proférées le mois d'octobre dernier contre la France, sont également prises très au sérieux, à tel point que le gouvernement est parfois soupçonné d'en rajouter pour, encore une fois, faire de la sécurité le thème central de la présidentielle de 2012. Le chef d'El-Qaïda exigeait notamment de la France de retirer ses forces armées engagées en Afghanistan et de mettre un terme aux injustices contre les musulmans de France, allusion faite à la loi interdisant le port du voile intégral par les femmes. Par ailleurs, selon des “informations” reçues par les services secrets danois, des activistes installés à l'étranger chercheraient à envoyer des terroristes au Danemark pour y commettre des attentats. Ciblé par plusieurs projets d'attentats depuis 2009 et la fameuse affaire des caricatures, le Danemark ne relève toutefois pas le niveau d'alerte, même si la police a été invitée à rester “extrêmement vigilante” jusqu'à la fin des fêtes de fin d'année.