Ce dangereux criminel, disparu depuis décembre dernier, aurait été «caché» pendant tout ce temps par les services secrets de Sa Majesté. Abou Katada, de son vrai nom Mohamed Omar Abou-Omar, a enfin été interpellé en attendant que la justice britannique statue sur son cas. Londres, un des pays les plus permissifs en direction des criminels islamistes, outre la Belgique, a mis plus d'une année après les attentats du 11 septembre pour se décider enfin à agir. Encore faut-il ajouter que c'est à la presse britannique que nous devons la levée de boucliers sans précédent qui a frappé ce terroriste notoire soupçonné d'avoir eu des contacts directs avec Mohamed Atta, principal instigateur et exécutant des attentats qui avaient visé les Twin Towers à New York et le Pentagone à Washington. Abou Katada, qui a fait l'objet d'une grande campagne médiatique vers la fin de l'année dernière, a brusquement disparu de la circulation. Des sources concordantes et médiatiques indiquent, sans en fournir les preuves tangibles, que ce terroriste aurait trouvé refuge pendant près de dix mois auprès des services secrets britanniques. Il aurait fourni à ces services, en contrepartie, de précieux renseignements sur la composition et les activités de l'organisation terroriste que dirige Oussama Ben Laden, Al-Qaîda. C'est, du reste, sur la foi de cette collaboration, dit-on, que le dangereux réseau allemand a pu être démantelé tout récemment au niveau de la ville de Hambourg. Ce groupe, interpellé la semaine dernière, se préparait à commettre des attentats spectaculaires visant les symboles politiques et économiques du Vieux Continent. L'enquête diligentée, apprend-on, a permis de trouver la bagatelle de 180.000 livres sterling dans les comptes personnels de ce criminel alors qu'il était censé ne vivre que de l'aide sociale que lui procuraient les services compétents de Sa Majesté. Finalement, les forces spéciales britanniques, en charge de la lutte antiterroriste, ont interpellé jeudi Abou Katada à son domicile, situé dans un quartier populaire au nord de Londres. Les charges retenues contre cette personne n'ont toutefois pas été précisées même si la liste de ses méfaits est loin d'être complète. Cet homme, en date du 17 octobre 2001, se permettait de narguer les victimes des attentats du 11 septembre, en faisant des prêches encensant Ben Laden et le mollah Omar. C'est, semble-t-il, ce défi qui a déplu à la presse britannique qui a décidé, enfin, d'avoir sa peau. Ce terroriste, il faut le rappeler, a toujours été très proche du GIA algérien. Il a été un de ses «muphtis» les plus virulents, permettant aux sanguinaires de ce groupe d'assassiner les enfants des gendarmes, des policiers et des militaires, mais aussi de voler et de détruire les édifices économiques algériens. Ce terroriste, du reste, est recherché aussi bien en Algérie qu'en Egypte puisque Abou Katada entretenait également des relations étroites avec la Jamaâ islamya égyptienne. A en croire des sources médiatiques, Abou Katada serait même en partie lié à l'assassinat du commandant Massoud à la veille des attentats du 11 septembre. Cette interpellation, il faut le croire, annonce un virage à 180 degrés dans l'attitude britannique vis-à-vis de ce phénomène qui y jouissait de tous les avantages tant que ne mouraient que des Algériens, des Egyptiens, etc. La chose paraît d'autant plus plausible que cette interpellation s'est accompagnée d'un gel quasi systématique de tous les comptes soupçonnés de financement du terrorisme international. Ce gel, devenu effectif depuis hier, concernera toutes les organisations islamistes classées «radicales» suivant les perceptions britanniques. Le coup de pied dans cette fourmilière ne se fera sans doute pas de sitôt. Les islamistes radicaux, plus ou moins liés aux réseaux terroristes, ont établi leurs quartiers en Angleterre et s'y sont solidement ancrés depuis plus d'une dizaine d'années.