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Sonatrach : un patrimoine industriel évalué à 55 milliards de dollars ! De grands réassureurs internationaux s'intéressent au marché de la compagnie pétrolière nationale
Pour se couvrir totalement contre le risque lié à l'exploitation de ses installations industrielles, Sonatrach verse annuellement 25 millions de dollars à ses réassureurs très cotés sur le marché mondial. “Le patrimoine industriel de Sonatrach est évalué à 55 milliards de dollars !”, a confié un représentant d'un grand réassureur international, en marge de la journée d'étude sur l'assurance énergie, organisée par la société d'assurance publique Cash. De quoi susciter l'intérêt des leaders mondiaux de la réassurance. Ils étaient quasiment tous là. Chartis (ex Aig), Swiss Ré et Scor étaient en particuliers présents. En clair, les compagnies d'assurances locales n'ont pas les capacités financière de couvrir totalement le risque Sonatrach, d'où le recours à un groupe de réassureurs internationaux bien cotés sur le marché. “Ces derniers prennent 70% du risque Sonatrach”, a souligné M. Sais le P-DG de Cash. Sonatrach verse 25 millions de dollars annuellement au titre des primes au profit des réassureurs. L'assurance couvre le risque industriel inhérent à l'exploitation des installations du groupe Sonatrach : complexes de liquéfaction de gaz de Skikda et d'Arzew, raffineries de Skikda, d'Arzew, d'Alger, de Hassi-Messaoud, complexes de séparation GPL d'Arzew… “Ce n'est pas lourd. Cela permet de couvrir le risque industriel lié à l'exploitation de ses installations. Il ne faut pas oublier que Sonatrach a été remboursée à hauteur de 500 millions de dollars par ses réassureurs au titre du sinistre : l'explosion au sein du complexe de liquéfaction de gaz de Skikda en 2004. Cela représente 30 ans de primes versées par Sonatrach aux réassureurs”, a ajouté M. Sais. La nouveauté, a insisté le P-DG de Cash, c'est qu'un consortium de compagnies publiques locales assure le risque industriel Sonatrach : Cash, Caat, Caar, Saa, Ccr. La constitution d'un groupement permet, notons-le de mieux négocier les primes avec les réassureurs. Revenons à la journée d'étude. Dans une communication intitulée voyage au cœur de la réassurance, Olivier Perrault, le représentant du réassureur français Scor a indiqué que le marché mondial de l'assurance représente 4 000 milliards de dollars dont un quart est détenu par la réassurance. David Hawksby, représentant du groupe Talbot, a abordé les tendances futures du marché international du pétrole. Il annonce le grand retour de l'Irak avec une capacité de production de 12 millions de barils/jour, la fin de l'exploration facile. En clair, on va vers une rareté de la ressource et de l'exploration dans des “pièges” difficiles d'accès. Il prédit l'occurrence de moins de sinistres à l'avenir dans le secteur de l'énergie en raison d'une meilleure gestion des risques par les compagnies et la pression des pouvoirs publics contraignant les entreprises à respecter leurs obligations en matière de sécurité dans la réalisation et l'exploitation des installations. Mac Farlane, représentant de Chartis (ex Aig) relève, lui , que le 29 septembre 2010, BP a annoncé la création d'une nouvelle division de sécurité habilitée à superviser et à contrôler les opérations de la société dans le monde entier. Un effet de la marée noire aux Etats Unis provoquée par ses installations off shore qui a entraîné des pertes financièreS énormes à la fois pour la compagnie britannique que pour les riverains américains et des dégâts considérables en matière écologique. Il préconise dans sa communication, une démarche aux assurés dans le secteur de l'énergie afin de limiter les pertes en cas de sinistre qui consiste, en résumé, à évaluer par un professionnel reconnu les actifs de la compagnie, à mettre en œuvre les recommandations en matière de sécurité. Espérons seulement qu'on aura retenu les leçons de la catastrophe de 2004. On n'en est pas encore sorti. Outre les stigmates du drame de la mort de dizaines de travailleurs de Sonatrach, l'Algérie n'a pas encore retrouvé en 2010 sa capacité de liquéfaction de gaz d'avant 2004 ! Une perte financière qu'il faudra un jour comptabiliser.