La raffinerie d'Alger, une fois rénovée, va améliorer la couverture des besoins de la région centre en essence. Sonatrach a signé, hier à Alger, un contrat avec le géant français des services pétroliers, Technip EPC (ingénierie-procurement-construction), d'une valeur de près de un milliard de dollars. En d'autres termes, la compagnie pétrolière nationale a confié au groupe français les travaux de réhabilitation et de rénovation de la raffinerie d'Alger, sa plus vieille installation (46 ans). “Il s'agit d'augmenter sa capacité de production de 35% et d'adapter les installations pour la production de carburants aux normes internationales. D'un délai de 36 mois, le projet dont le coût global est estimé à 963,7 millions de dollars US en hors taxes (dont 25% en dinars), a pour objet la réhabilitation complète de la raffinerie par Technip. À l'issue de l'opération, la capacité de traitement de la raffinerie passera de 2,7 à 3,6 millions de tonnes”. Une fois rénovée, il est attendu une amélioration de la couverture des besoins de la région centre en carburants, d'en finir quasiment avec le cabotage à partir de la raffinerie de Skikda. Une situation qui cause actuellement des désagréments : un flux incessant de navires et de camions dans un port saturé. Avec ce contrat, Sonatrach est sur le point d'achever le processus de réhabilitation des raffineries en termes de lancement des travaux. Les raffineries d'Arzew et de Skikda ont entamé l'opération de rénovation. Les travaux de rénovation pour ces deux installations seront achevés en 2011-2012. Les contrats EPC avaient été remportés respectivement par les firmes sud- coréennes, Hyundai et Samsung. Ainsi, ce projet fait partie du vaste programme de rénovation des raffineries et d'augmentation des capacités de raffinage de Sonatrach. Il ne reste qu'à confier le contrat EPC concernant la rénovation de la raffinerie de Hassi-Messaoud “Cette opération est à l'étude. On n'a pas encore décidé s'il faut rénover ou construire une nouvelle raffinerie à Hassi-Messaoud”, a répondu M. Cherouati, P-DG de Sonatrach, qui a présidé la cérémonie de signature. Concernant la couverture des besoins domestiques en carburants, le premier responsable de la compagnie pétrolière nationale a indiqué que l'Algérie n'a pas importé d'essence en 2010 (elle ne va pas importer l'année en cours de carburants). En revanche, elle importera des carburants en 2011 et 2012. “Car on procèdera à des arrêts techniques qui concerneront les raffineries d'Arzew et de Skikda au cours de cette période, en raison de ces travaux de réhabilitation des installations. À partir de 2013, la situation va se stabiliser”. Traduire : à l'achèvement des opérations de réhabilitation, principalement des raffineries de Skikda et d'Arzew, Sonatrach va satisfaire totalement la demande en carburants et dégager des quantités de produits pétroliers à l'exportation, selon M. Cherouati. Autrement dit, l'opération de rénovation des raffineries permettra de couvrir les besoins nationaux pendant une période transitoire de six à sept ans, surtout avec la mise en service de la nouvelle raffinerie de Tiaret. Au-delà, il faudra dès aujourd'hui réfléchir à une nouvelle stratégie pour faire face à l'explosion prévue de la demande domestique en carburants, a-t-il laissé entendre. “Le projet de raffinerie de Tiaret est au stade des études”, a ajouté le P-DG de Sonatrach. D'une capacité prévisionnelle de 15 millions de tonnes/an, la nouvelle installation devrait contribuer à stopper les importations, notamment de gasoil, et dégager d'importantes quantités de carburants à l'exportation (50% destinées à l'exportation). À noter que l'objectif de ce plan ambitieux est de porter les capacités de raffinage du pays de 22 millions de tonnes actuellement à plus de 45 millions de tonnes/annuellement (si on compte la raffinerie de condensat de Skikda d'une capacité de 5 millions de tonnes/an) à l'horizon 2015-2016. Quant à Technip, “le contrat marque son grand retour dans les marchés EPC en Algérie”, a souligné Philippe Barril, le président de Technip France. En un mot, la compagnie française entend renforcer sa position sur les marchés des services pétroliers dominés auparavant par les firmes américaines et asiatiques.