L'Algérie sera autosuffisante en matière de gasoil à partir de 2013 et jusqu'à 2019 grâce à la réhabilitation des trois principales raffineries, a affirmé mercredi à Alger le PDG du groupe public des hydrocarbures Sonatrach, Nouredine Cherouati. "La réhabilitation des raffineries d'Alger, Skikda et Arzew va permettre à l'Algérie d'augmenter de près de 5 millions de tonnes/an ses capacités de traitement et assurer même 120% de ses besoins à partir de 2013", a-t-il déclaré à des journalistes en marge de la signature d'un contrat sur la modernisation de la raffinerie d'Alger avec la société française Technip. "Nous n'allons pas importer du gasoil jusqu'en 2019", a-t-il affirmé, soulignant que la "validité" d'une opération de réhabilitation d'une raffinerie est généralement de 6 à 7 ans, avant que d'autres actions de modernisation ne soient nécessaires. La raffinerie de Skikda, la plus grande d'Algérie, verra ainsi ses capacités de traitement de pétrole brut passer de 15 millions de tonnes/an (MT) à 16,5 mt/an, celle d'Alger, la plus vétuste puisqu'elle date de 1964, passera de 2,7 mt/an à 3,6 mt/an et celle d'Arzew de 2,5 à 3,75 mt/an. Pour les deux années à venir, l'Algérie "aura probablement recours à l'importation (de gasoil)", a-t-il prévu en rappelant que 500.000 tonnes de ce produit ont été importées en 2009, une quantité "insignifiante comparée aux 8 millions de tonnes de gasoil produites localement". Outre l'autonomie, M. Cherouati a énuméré d'autres objectifs escomptés de la modernisation de la raffinerie d'Alger, telles que la satisfaction des besoins du Grand -Alger, la réduction du cabotage depuis Skikda et l'adaptation des produits algériens aux standards internationaux à travers, par exemple, la production de l'essence sans plomb. Cette raffinerie traite actuellement les gasoils, butane, propane, essences, Kérosène, naphta et fuel. Une partie de ces deux derniers carburants est destinée à l'exportation. Interrogé par ailleurs sur le sort des raffineries de Tiaret et de Hassi Messaoud, il a répondu que la première "sera sûrement réhabilitée" alors que la question qui se pose pour la deuxième est de savoir "s'il faut la rénover ou carrément la déplacer de la vile". Le président de Technip France, Barril Philippe, a pour sa part exprimé le désir de sa société d'assurer "une présence durable en Algérie", en soulignant qu'il sera question de recourir à la main-d'œuvre locale lors des opérations de réhabilitation, d'une durée de 38 mois. Technip, spécialisé dans les services pétroliers, a remporté en septembre dernier le projet de réhabilitation de la raffinerie d'Alger pour un montant de 67,877 milliards de DA (900 millions de dollars), au terme d'une séance d'ouverture publique des offres.