La conférence, qui entre dans le cadre de la campagne de sensibilisation contre le virus du sida organisée ce jeudi au centre universitaire de Aïn Témouchent, sur une initiative de son directeur le Dr Abdeslem Khodja, chef de service épidémiologie au niveau de l'hôpital Docteur-Benzerdjeb, a révélé, devant un parterre constitué d'un grand nombre d'étudiants, que la wilaya de Aïn Témouchent compte neuf nouveaux cas suspects de VIH durant cette année 2010 contre sept cas enregistrés en 2009. Toutefois, le conférencier a reconnu qu'il ne faut pas se fier à ce chiffre qui ne reflète nullement la réalité même s'il faudra attendre la confirmation du laboratoire de l'institut Pasteur d'Alger. Une bonne majorité de ces cas ont été enregistrés lors de dépistages forcés prénuptiaux depuis que l'on exige des certificats de sérologie. Ce chiffre pourrait être beaucoup plus élevé si le dépistage se fait de façon régulière et volontaire de la part du public. Combien de personnes sont-elles porteuses du virus ? Difficile de répondre à cette question lorsque le sujet demeure, malheureusement, toujours tabou dans notre société. La preuve, la majorité des interventions émanait des étudiants africains qui posaient des questions pertinentes contrairement à nos étudiants qui n'ont pu transcender la peur d'aborder le sujet. Le danger est là, puisque la wilaya de Aïn Témouchent n'est pas épargnée par cette maladie destructrice dont 80% de la contamination est d'origine sexuelle ou par le biais de la toxicomanie. Le Dr Khodja a saisi cette occasion pour inciter les jeunes étudiants à procéder au dépistage volontaire qui est anonyme et dont le résultat se fait en 20 minutes. Pour les cas suspects, un dépistage de confirmation est nécessaire dont se chargera le laboratoire de l'institut Pasteur d'Alger. De son côté, le Dr Fatima Bekkar, médecin infectiologue au niveau de l'EPH Ahmed-Medeghri de Aïn Témouchent, a axé son intervention sur l'évolution du syndrome d'immunodéficience acquise à travers ses quatre phases qui nécessitent une trithérapie, une combinaison de trois puissants médicaments, comme traitement palliatif mais qui ne guérit pas et dont le coût se situe entre 1 200 et 1 500 dollars par mois. Ce qui est loin d'être accessible à tous les patients.