Les participants au séminaire sur l'hygiène sanitaire ont recommandé, mercredi à la clôture des travaux, la mise en place d'une surveillance épidémiologique pour consolider la lutte contre les infections nosocomiales (IN). Outil d'alerte, la surveillance épidémiologique permet de détecter de façon précoce les symptômes de la maladie pour mettre en oeuvre le dispositif d'intervention adéquat, ont-ils expliqué. Le renforcement de la réglementation en matière de lutte contre les infections nosocomiales (IN), avait été annoncé mardi, à l'ouverture de la rencontre, par le sous-directeur à la direction de la prévention au ministère de la Santé, de la Population et de la Réforme hospitalière, le Docteur Terfani. Cette réglementation, ont-ils souligné, est à même de contribuer à réduire le taux de prévalence de ces IN, fixé, actuellement, à 14 pour cent au niveau national par le ministère de tutelle. La mise en place de stratégies nationales "pratiques" de lutte contre ces IN a été, également, demandée par les médecins et paramédicaux venus de plusieurs établissements hospitaliers du pays qui ont suggéré, par ailleurs, la normalisation en matière d'hygiène hospitalière, notamment pour ce qui est de la gestion des déchets hospitaliers. La protection des malades, des travailleurs des hôpitaux et des visiteurs, a figuré, aussi, dans les recommandations de cette rencontre de deux jours organisée par l'EHS "Dr Benzerdjeb" d'Aïn-Témouchent. Les participants ont aussi mis l'accent sur l'application stricte des mesures contenues dans le programme national de lutte contre les IN et sur la sensibilisation des travailleurs et professionnels du secteur de la santé pour leur participation aux cycles de formation. Tout en rappelant que ces IN touchent tous les hôpitaux dans le monde, le professeur Bradai, du CHU de Sidi Bel-Abbès, a tenu à préciser, pour sa part, que ces maladies concernent tous les travailleurs de l'hôpital, "du portier au directeur général, en passant par les infirmiers et les médecins". "Il s'agit d'ancrer une nouvelle culture comportementale pour faire face à cette situation", a-t-il estimé. Cette seconde journée du séminaire a été marquée par la présentation de plusieurs communications, dont celle du Docteur Bouziani, du CHU d'Oran, sur la problématique de gestion des déchets hospitaliers. Il a évoqué, dans ce cadre, une étude élaborée par la tutelle qui relève "une production globale annuelle de déchets à risque liés à l'activité hospitalière de l'ordre de 10.000 à 12.000 tonnes/an (toutes structures médicales confondues)". Actuellement, a-t-il indiqué, "le tri sélectif de ces déchets à la source n'est pas pratiqué, faute de moyens matériels et de formation des agents hospitaliers". Autre intervenant, M. Harrachi Abdelkader, surveillant médical principal au CHU de Sidi Bel-Abbès, a suggéré que la prévention des infections nosocomiales passe, avant tout, par "une organisation adaptée des soins", plaidant à cet égard pour l'instauration d'une discipline rigoureuse de toute l'équipe médicale pour la prévention des infections nosocomiales. De son côté, Mme Lakehal du Centre hospitalier Pierre et Marie Curie (CPMC) d'Alger, a observé que le dossier médical est "un outil d'amélioration de la qualité du travail du médecin pour une meilleure gestion de la santé de son patient, car il constitue un moyen de suivi adéquat". Le Dr Terfani, responsable au ministère de la santé, avait annoncé mardi, que la lutte contre les IN sera bientôt consolidée par trois arrêtés relatifs à la restauration en milieu hospitalier, à la désinfection et stérilisation des équipements médicaux, et à un projet interministériel sur "les méthodes d'élimination des déchets anatomiques". R.R