L'organisation du Mondial 2018 va coûter à la Russie plus de 50 milliards de dollars, selon les estimations du quotidien des affaires Vedomosti. Selon le journal russe, il faut, en effet, construire ou reconstruire près de 8 000 kilomètres de routes, plus de 2 000 kilomètres de voies ferrées, bâtir des hôtels, refaire les pistes d'aéroport, construire de nouveaux terminaux. “L'organisation des JO d'hiver, et maintenant du Mondial de football, tout cela correspond bien à la politique des pratriciens de la Rome antique, dont toute la relation à l'égard de la plèbe se résumait à lui fournir du pain et des jeux. Cela s'est mal fini”, écrivait encore le journal. La presse russe célébrait hier une victoire après la désignation de Moscou pour l'organisation du Mondial 2018 de football, mais s'interrogeait sur le coût astronomique pour le pays d'un projet que le Kremlin et Vladimir Poutine ont voulu à tout prix. “On y croyait, on s'est battu, on a vaincu”, titrait le quotidien officiel Rossiïskaïa Gazeta, soulignant que le rêve de la Russie d'organiser pour la première fois de son histoire le Mondial s'était “réalisé”. “Pour la Russie, le projet peut devenir l'un des plus chers et des plus difficiles de son histoire, plus cher même et plus difficile que les Jeux olympiques d'hiver de Sotchi en 2014”, commentait cependant le quotidien Kommersant. Le journal soulignait que tout était à faire en Russie pour organiser cette compétition, prévue dans 13 villes séparées parfois par des milliers de kilomètres, et manquant cruellement d'infrastructures. La Russie a été désignée jeudi par le comité exécutif de la Fédération internationale de football (Fifa) pour accueillir la Coupe du monde 2018 de football.