La composition du vaccin pour la saison 2010-2011 a changé par rapport à la saison dernière. La souche H1N1, responsable de la pandémie de 2009, continue à circuler majoritairement, affirme le Dr Derrar, responsable du laboratoire de référence de la grippe à l'institut Pasteur Algérie. Dans ce sens, il insiste sur le rôle que doit jouer le groupe régional de l'Observation de la grippe (Grog) pour pouvoir détecter rapidement un changement de profil des virus circulant et s'assurer que le vaccin couvre les souches algériennes. Un premier bilan de la grippe saisonnière sera établi vers le mois de mars, mais en attendant, le laboratoire de référence de la grippe à l'Institut Pasteur Algérie, fait part de l'enregistrement de plusieurs cas de grippe sévères ces derniers jours sur le territoire national en particulier à Alger, Médéa et Blida. Le Dr Derrar Fawzi prévient que les personnes atteintes peuvent développer des complications telles que la pneumonie virale et la pneumonie bactérienne secondaire. Le risque de complication est plus important chez l'enfant de moins de 2 ans et les adultes de 65 ans et plus. La grippe peut également provoquer l'aggravation des conditions médicales existantes telles que le diabète et les pathologies cardiaques congestives. Notre interlocuteur précise que la campagne de vaccination se prolonge jusqu'à fin décembre. Elle est gratuite. Pour cette année, 2 100 000 doses de vaccin antigrippal, dont 120 000 doses destinées aux enfants, ont été commandées. Selon le Dr Derrar, cette quantité de vaccin couvre largement les besoins en la matière. Les crèches et écoles primaires sont souvent des foyers d'infection. Jusqu'à 59% du personnel de santé ne développent pas de symptômes classiques suite à l'infection mais peuvent transmettre le virus à leurs patients. Il faut savoir que les symptômes grippaux classiques se manifestent par une poussée de fièvre soudaine, des maux de tête, des malaises, une toux sèche, un mal de gorge, une fatigue extrême, le nez qui coule et des courbatures. La grippe est contagieuse un jour avant l'apparition des premiers symptômes et jusqu'à 5 jours après la fin de la maladie. L'état de santé s'améliore habituellement après une semaine, mais la toux et les malaises peuvent persister. Chez les personnes âgées, la vaccination réduit la fréquence des formes sévères et des complications jusqu'à 60% et réduit les décès jusqu'à 80%. Chez les adultes en bonne santé, la vaccination contre la grippe permet de prévenir entre 70 et 90% des infections. Un des défis du laboratoire de référence de l'Institut Pasteur Algérie est de convaincre les Algériens de se faire vacciner. Mais là encore, ce n'est pas gagné, puisque cette année, il n'y a pas eu ruche vers les centres de vaccination, comme cela a été le cas l'année dernière avec la psychose de la grippe H1N1.