Les femmes sont actuellement représentées à hauteur de 7,75% à l'APN, 13,19% aux APW et seulement 0,74% dans les APC. Ligotée déjà par un code de la famille décrié, sous-représentée politiquement en dépit de capacités avérées, exclue de la décision, la femme algérienne, au regard de la législation en vigueur, devrait bénéficier d'une meilleure représentation politique. Les participants à la Conférence nationale sur la non-discrimination dans les Chartes internationales et la législation nationale organisée jeudi à Alger par la Commission nationale consultative de promotion et de protection des droits de l'Homme (CNCPPDH) à l'occasion de la célébration du 62e anniversaire de la proclamation de la déclaration universelle des droits de l'Homme ont plaidé, pour nombre d'entre eux, à une “parité” entre l'homme et la femme. “La représentation politique de la femme algérienne est encore insuffisante en dépit de la grande volonté politique de la promouvoir”, a indiqué M. Farouk Ksentini, président de la CNCPPDH, dans son discours d'ouverture. Selon lui, la discrimination qui prend de nouveaux contours est la pire des atteintes à la dignité humaine. “C'est un déni de l'égalité de personnes”. Saluant les progrès de l'Algérie dans la promotion des droits de la femme, Me Ksentini s'est dit “favorable” à une “parité” entre les hommes et les femmes dans la représentation politique. Chiffres à l'appui, Mme Nouara Djaâfar a estimé, pour sa part, que la femme est “faiblement” représentée au niveau politique malgré son “niveau” et sa “compétence”. Actuellement, elles représentent seulement 7,75% à l'APN, 13,19% aux APW et seulement 0,74% dans les APC. Mme Djaâfar, qui figure parmi les rares femmes à siéger au sein de l'Exécutif, a rappelé l'article 31 bis de la Constitution introduit à la faveur de la révision constitutionnelle de 2008 et qui “consacre l'égalité entre les hommes et les femmes dans tous les domaines, voire qui appelle les partis et les institutions à œuvrer à la promotion de la femme, notamment dans le domaine politique”. Ancienne ministre, Mme Meriem Belmihoub Zerdani, experte au sein du comité pour l'élimination de la discrimination à l'égard des femmes a, de son côté, plaidé en faveur de la suppression de toute forme de discrimination envers la femme et pour la parité entre les hommes et les femmes dans les postes politiques. “Il faut encourager les partis à présenter des femmes”, a-t-elle dit. Par ailleurs, elle a appelé à l'enseignement des droits de l'Homme à l'école car “il y a des discriminations dans beaucoup de domaines”. Si Mme Flici, de son côté, s'est focalisée sur le sort des victimes du terrorisme “discriminées” au niveau local, discrimination qu'il convient de lever, à ses yeux, Hadj Mohamed-Lamine, représentant du Polisario, a, lui, évoqué les détenus politiques sahraouis et l'arbitraire qui frappe ses concitoyens. Quant à Louisa Hanoune, porte-parole du PT, elle a estimé qu'un “Etat qui produit des lois éclairées progresse”. Cependant, citant le cas de la Palestine, elle a relevé le fossé qui sépare les conventions et la réalité du terrain. Enfin, elle a appelé à faire mieux connaître le rôle de la CNCPPDH. Des ministres, des représentants des agences de l'ONU à Alger, des députés, des membres du corps diplomatique accrédités à Alger et des représentants de la Police judiciaire et de la gendarmerie ont participé à cette conférence.