À l'occasion de la célébration du 62e anniversaire de la Déclaration universelle des droits de l'Homme, la Ligue algérienne pour la défense des droits de l'Homme (LADDH), en collaboration avec le FFS et le Syndicat autonome des travailleurs de l'enseignement et de la formation (Satef), a organisé un forum portant sur les droits de la personne humaine. L'activité s'est déroulée dans la grande salle de théâtre de la maison de la culture Mouloud-Mammeri de Tizi Ouzou, cela en plus d'une journée de formation, organisée la veille au siège de la ligue en faveur des étudiants-militants de LADDH, sur le système judiciaire en Algérie. Lors des différentes communications, présentées principalement par des universitaires et par des avocats, M. Bahloul, universitaire, et un SG du FFS feront un bref historique et une chronologie des évènements qui ont conduit à l'élaboration de la Charte internationale des droits de l'Homme du 10 décembre 1948. Des évènements qui ont commencé en Angleterre en 1215, un concept et un choix philosophique, pour se transformer, quatre siècles plus tard, en un règlement de gestion juridique international des droits de l'Homme. Un combat, avant tout politique, qui ne se dissocie pas du juridique. “Le combat pour les droits de l'Homme est avant tout un combat politique”, dira-t-il. Selon le conférencier, l'Algérie a ratifié presque la totalité des conventions internationales, excepté trois conventions que la LADDH demande à ce qu'elles soient ratifiées, notamment l'abolition de la peine de mort, le statut pénal international (cité par la convention de Rome) et la convention relative aux disparitions forcées des personnes, au nombre de 10 000 en Algérie. Un dossier considéré par l'intervenant comme un crime contre l'humanité en disant que “la charte de Bouteflika ne réglera pas le dossier des disparus”. Pour sa part, M. Sadali, secrétaire général du Satef, reviendra sur la crise syndicale en Algérie à travers un aperçu sur l'exercice de ce droit et sur la situation des travailleurs sur les plans social et juridique. Il dressa un portrait alarmant du travailleur, estimant que nous sommes assis sur “un volcan social”. “Il y a deux Algérie, la première est fictive, celle des chiffres qui rassurent et une autre effective, une Algérie quotidienne avec tous ses maux de misère sociale qui gangrènent les petites bourses… Il faut reprendre les liens sociaux, se mettre face au peuple et l'écouter. 70% de la population du pays sont des jeunes et nous avons un pays riche, mais à côté, des scandales éclatent chaque jour…”, citant ceux de l'autoroute Est-Ouest et de Sonatrach. L'orateur reviendra sur l'exercice du droit syndical et le droit à la négociation avec les autorités réduit par le pouvoir algérien à un sens unique avec l'UGTA. La conférencière, Me Dahleb, avocate, reviendra quant à elle sur la protection de la femme à travers une autopsie du code de la famille, amendé en 2005. “De la poudre aux yeux”, selon cette avocate à la cour de Tizi Ouzou, avant de développer la question. M. Ouchichi, économiste et enseignant à l'université de Béjaïa et membre de la LADDH, est revenu sur les droits socioéconomiques en Algérie sous le thème “entre les textes et l'application”.