Environ une centaine de congressistes ont pris part hier à Alger aux travaux du quatrième congrès national du Syndicat autonome des travailleurs de l'éducation et de la formation (Satef). Les assises qui se sont tenues sous le slogan «lutte, fidélité et modernité» se sont soldées par l'adoption de plusieurs résolutions et l'élection d'un nouveau conseil national. Dans son discours d'ouverture, le secrétaire général du syndicat, Sadali Mohamed Salah, a rendu hommage à tous les syndicalistes et surtout à tous ceux qui ont été aux côtés du Satef dans les moments de crise. Il a déclaré que les organisations syndicales ont la lourde tâche de «faire renaître l'espoir dans un océan de démission». Pour ce faire, «les syndicalistes doivent faire preuve de plus de courage et de perspicacité dans leur noble mission d'agir pour les droits de l'homme à travers un syndicalisme de lutte», a-t-il poursuivi. Il y a lieu de noter que le président de la Ligue algérienne de défense des droits de l'homme, Me Bouchachi, a été parmi les invités d'honneur de ces assises. Dans son allocution, il a indiqué que le congrès du Satef coïncide dans le temps et dans la lutte avec le conclave de la LADDH, qui a tenu son troisième congrès national jeudi dernier malgré son interdiction par les autorités. Lors de sa prise de parole, Me Bouchachi a insisté sur l'urgence de l'union entre toutes les forces qui militent pour les droits de l'homme en créant un cadre de travail cohérent entre tous les groupes de lutte. D'autres invités ont pris la parole, parmi eux le représentant du Front des forces socialistes (FFS) qui a signalé que «le citoyen le plus digne est celui qui regarde du côté de ceux qui continuent à lutter pour la dignité», et tout en indiquant que le FFS continue à croire que des issues existent toujours. «Il n'existe pas de liberté syndicale sans démocratie et respect des droits de l'homme, lesquels ne sont pas un luxe réservé seulement aux Occidentaux», a-t-il relevé. Consacrer le pluralisme syndical En ce qui concerne les résolutions, le Satef réitère ses efforts pour la consécration des libertés syndicales, la création d'une confédération de syndicats autonomes et la refonte radicale du système éducatif en vue de l'avènement d'une école neutre et performante. Par ailleurs, l'ouverture de la tripartite pour les syndicats autonomes reste pour le Satef une condition essentielle pour la consécration pleine et entière du pluralisme syndical sur le terrain de la lutte. Concernant les revendications relatives au statut de l'éducateur, le Satef insiste à ce que les autorités publiques fassent de l'éducation une priorité nationale en lui consacrant au moins 6% du PIB, pour améliorer la qualité des structures pédagogiques, procéder aux recrutements nécessaires. En sus, il appelle à la mise en place d'une politique adéquate pour la lutte contre la surcharge des classes et l'amélioration des conditions socioprofessionnelles des travailleurs du secteur, avec l'instauration des indemnités de logement (5000 DA), de formation continue (3000 DA) et l'indemnité parascolaire (3000 DA). Enfin, le Satef insiste sur l'abrogation de l'arrêté n°158/94 relatif à la gestion des œuvres sociales par la seule UGTA et leur décentralisation, la relance de la médecine du travail et la réorganisation de la médecine scolaire.