Le commerçant de Yakourène, enlevé jeudi soir (vers 20h30), dans son magasin, sis au centre du chef-lieu communal, par un groupe de quatre personnes armées de kalachnikovs, a été libéré “sain et sauf “. Il a été en fait relâché dans la soirée de vendredi aux alentours de Tamda, un village relevant de la commune d'Ouaguenoune, sis à 35 km environ du lieu du rapt. Ses proches l'ont récupéré aussitôt à l'endroit où ses ravisseurs l'avaient abandonné. Même si le groupe de kidnappeurs avait pris une importante somme d'argent lors du rapt, l'on ignore pour le moment si les proches de la victime, extrêmement traumatisée et ne voulant même pas en parler, ont encore payé ou pas de rançon. Cet acte est intervenu quelques semaines seulement après celui d'un hold-up commis par un autre groupe d'hommes armés de kalachnikovs également, dans un magasin sis au cœur de la ville d'Azazga. Les auteurs du vol ont pris une importante somme d'argent, ainsi que le véhicule du commerçant, qu'ils abandonnèrent au même endroit où le véhicule de feu Silamana avait été laissé au village El-Kahra, à quelques kilomètres de la ville de Fréha. Pour la localité de Yakourène, c'est le second kidnapping qu'elle aura ainsi connu, après celui de 2007 qui avait ciblé un ancien délégué des ex-archs, entrepreneur aussi de son état, enlevé dans un chantier de construction au lieudit Legzira, à une quinzaine de kilomètres au nord de Yakourène. La victime n'avait été relâchée qu'après avoir versé une rançon d'un milliard de centimes, rappelle-t-on, montant collecté par les villageois de la région au bout de 24 heures, dans une action de solidarité, faut-il le rappeler. Impuni jusque-là, ce phénomène criminel, visant ces derniers temps particulièrement la Kabylie où pas moins de 62 personnes ont été touchées depuis le début de l'année en cours, dont une (l'entrepreneur Hend Slimana d'Aghribs) est décédée des suites de ses blessures au mois de novembre dernier, suscite une forte inquiétude parmi la population qui se demande comment s'organiser pour se défendre face à cette situation d'abandon et d'absence de l'Etat, malgré un quadrillage de la région par une multitude de barrages militaires et de gendarmerie.