Contrairement au tourisme international, le tourisme local résiste aux différents événements et crises avec un impact direct sur l'économie, notamment en termes d'absorption du chômage. Très visité aussi bien par le grand public que par les professionnels, le Salon international du tourisme et des voyages (SITEV) 2010 s'est clôturé hier au Palais des expositions des Pins-Maritimes sur le satisfecit des organisateurs, en l'occurrence le ministère du Tourisme par le biais de son organe de promotion, l'Office national du tourisme (ONT). Une halte des plus enrichissantes, à plus forte raison, que cette 11e édition a abordé un chapitre à dimension sociale autant qu'économique répercutée par le développement du tourisme national. Le sujet a été débattu sous toutes ses formes englobant l'investissement, le foncier, la formation et l'activité des agences de voyages qui semblent résumer la problématique à même d'enclencher le processus de relance. Lors de ce salon, l'ONT a réservé un stand exposant les différentes affiches des précédents SITEV mais aussi les écrits des journalistes des années 80 ainsi que les pubs de cette période nostalgique à plus d'un. “Les bons week-ends, sortir à 20 mn d'Alger”, “croisière en Méditerranée à 2 500 DA (Egypte, Turquie, URSS, Grèce, Angleterre, Hongrie, Portugal, RDA, Syrie, Roumanie, France, Italie, Espagne, etc”, “2 façons de passer les veillées de Ramadhan à 50 et 90 DA Blida-Alger”, pouvait-on lire à travers ces écrits témoins d'une belle époque. L'organisation des vacances n'est donc pas étrangère à nos compétences. Mais où sont-elles finalement ? Et pourquoi ce recul ? Comment expliquer cette difficulté à redorer le blason à ce secteur à même de venir en aide à l'économie du pays et atténuer un tant soit peu la crise aiguë du chômage que certains tentent de dissimuler ? Les experts, aussi bien étrangers que nationaux, sont pourtant là pour attester de la pertinence du développement du tourisme national qui, selon leur avis, est “une valeur sûre”, apte à résister aux différents événements et crises. Le directeur exécutif de l'Organisation mondiale du tourisme, Frédéric Perret, a indiqué, pour sa part, que le tourisme domestique concurrence le tourisme international et connaît un essor “de plus en plus grandissant”, représentant ainsi la première destination dans le monde. Citant le cas de l'Algérie, il a estimé que c'est un pays qui dispose de toutes les potentialités pour développer son tourisme domestique, grâce à “ses plages méditerranéennes, son fascinant Djurdjura, ses trésors humains, culturels et historiques”. Il a, cependant, fait remarquer que le tourisme domestique demeure “exigeant” et les offres doivent être “larges et diversifiées” dans la mesure où le client se trouve dans son propre pays. De son côté, le président de l'Organisation internationale du tourisme social (OITS), Jean-Marc Mignon, a précisé que le tourisme domestique s'appuie davantage sur les investissements du secteur privé. Il a expliqué que, contrairement au tourisme international, le tourisme domestique résiste aux différents événements et crises du fait qu'il s'agit d'un produit local. À titre d'illustration, M. Mignon a évoqué l'expérience de l'Espagne qui a lancé dans les années 1980 une opération consistant en une action publique de soutien au tourisme domestique, à travers des produits destinés, notamment, aux retraités (tourisme thermal), mais aussi aux jeunes et aux enfants, comme le camping et les auberges de jeunes, prolongeant ainsi la saison touristique. Selon le président de l'OITS, en Espagne, l'Etat contribue à cette opération avec une enveloppe de 50 millions d'euros annuellement. Sur un euro versé, l'Etat gagne 1,7 euro. Ce qui permet de préserver les 12 000 emplois dans ce secteur et d'éviter de verser des allocations chômage, a ajouté M. Mignon. Les Algériens ont également une vision pour le développement du tourisme national comme cela a été exposé, entre autres, par le Dr Baroudi, représentant du Centre de thalassothérapie de Sidi-Fredj concernant le thermalisme, la thalasso et le SPA. Un aspect du tourisme local valable pour toutes les saisons et toutes les catégories des populations du plus grand au plus jeune avec un impact direct sur l'économie. Il donnera en exemple la source thermale de Bouhanifia dont dépend le développement économique de toute la localité.