Le séminaire organisé à l'hôtel El-Djazaïr, les 11 et 12 du mois en cours, par l'ENS-STS, sous le patronage du ministère de la Jeunesse et des Sports et celui de l'Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique, a vu une participation de haute facture des cadres des deux secteurs. Tour à tour, ces derniers ont posé la problématique relative à la nécessité d'une réforme de l'enseignement supérieur dont le prélude est marqué par l'adoption du nouveau système LMD. “Aujourd'hui, dans un contexte marqué par la globalisation effrénée de l'économie et par la prééminence des pays développés, notre pays doit se doter, pour se hisser et se maintenir à leur niveau de développement, d'une économie forte alliant performance et compétitivité. Le lieu idoine de leur acquisition, leur production et leur développement étant l'université, il est impératif pour toutes les nations de privilégier leur système d'enseignement supérieur, reconnu comme un paramètre décisif dans la compétition économique mondiale. Il est donc tout à fait d'actualité de nous interroger, pour notre part, sur l'évolution que doit prendre notre système de formation supérieure et de recherche scientifique”, souligne Mustapha Haouchine, directeur de la formation supérieure graduée et représentant du MESRS. Pour cet intervenant, l'université ne doit pas se confiner dans le rôle de servir d'espace pour l'acquisition, le développement, la production, la diffusion, la transmission et l'échange de la connaissance, “elle s'impose comme un facteur-clé du développement et de la compétitivité économiques”. Et c'est justement dans cet esprit que s'inscrit ce séminaire relatif à la formation et la recherche de l'INFS-STS à la grande école dont le représentant du MESRS dira que depuis l'installation de la nouvelle direction, l'objectif est de doter cet établissement d'un statut d'autonomie par rapport à l'université. Chose que le directeur de cabinet du MJS a soutenu, en expliquant que le changement de statut intervenu au niveau de cette école fait suite à la décision prise par l'Etat en décembre 2009. “Conscient du potentiel jeunesse existant, le secteur a consenti beaucoup d'investissements ces dernières années. Pour combler le déficit en ressources humaines de cet établissement, il était nécessaire de revoir son organisation afin de répondre aux besoins demandés. La nouvelle vision est d'orienter l'ENS/STS vers la recherche”, fera savoir Salim Djaâl. Ce passage vers un statut plus important a été l'occasion pour les directeurs de l'Ecole nationale polytechnique, de l'Ecole d'architecture et d'urbanisme, de la Haute école de commerce de parler de leur expérience, aussi modeste soit-elle, axée notamment sur la problématique de la quête de l'excellence et celle des classes préparatoires intégrées. Pour sa part, l'invité de marque, Youcef Fatès, enseignant-chercheur, maître de conférences, HDR, UFR-Staps à l'université Paris-Ouest, a abordé le thème de l'espace européen de l'enseignement supérieur et ses conséquences sur les formations des acteurs des Staps (sciences et techniques des activités physiques et sportives). Une communication de haut niveau avec pour objectif de faire un parallèle entre l'expérience européenne, exemple de la France, et algérienne en mettant en exergue la volonté d'harmonisation et d'homogénéisation des formations. Pour ce chercheur, “la formation en cadres des Staps en Algérie, nécessite, aujourd'hui, une clarification à l'échelle nationale des prérogatives et des finalités des structures de formation et de recherche de l'INFS, IEPS et les fédérations (mouvement sportif), et au niveau régional des IEPS, des ITS et des ligues. Le maillage universitaire des Staps de l'Algérie doit exprimer une véritable volonté et logique de modernisation de l'outil de formation et de recherche, une maîtrise du dispositif, le refus de concurrence stérile et cacophonique des différents pôles de formation et de recherche en Staps”. Mustapha Boughadou, chercheur universitaire infatigable et émérite dans le domaine des Staps, des sciences de l'information et de la communication et des sciences sociales, a abordé les exigences d'une expérience révolue et les stratégies scientifico-pédagogiques du futur. Mettant en avant la nouvelle vision que devrait prendre l'ENS-STS, l'intervenant a expliqué que “la clé de la réussite de cette école se trouve dans la priorité à donner à la formation et au perfectionnement à consolider par la dynamisation préalablement requise des écoles préparatoires, et ce, en tenant obligatoirement compte des exigences impératives des phénomènes de la mondialisation sous toutes ses facettes. Les préoccupations de l'heure, en termes de processus d'enseignement, d'entraînement et de recherche, devront, à ce titre, être fondées simultanément sur l'académisme et le professionnalisme”. Au deuxième jour de cette rencontre, les thèmes relatifs “aux grandes tendances de la recherche en sciences et technologies du sport en Algérie à la lumière des projets PNR”, “la praxéologie motrice, recherche et programme d'enseignement”, “biomécanique”, “changement opportun pour une formation de qualité et une recherche utile”, “la formation continue de l'entraîneur”, “l'expertise et l'assistance méthodologique des programmes de préparation de l'élite sportive nationale”, ont été développés respectivement par M. Sellami, M. Pierre Parlebas, professeur des universités (France), MM. Ababou, Mehdioui, Paillisser (Creps Toulouse) et MM. Yefsah et Zoudji. Pour rappel, l'ENS-STS est appelée dans la nouvelle politique et le nouveau statut à résoudre le déficit accumulé en encadrement du système sportif national en augmentant ses effectifs étudiants et enseignants-chercheurs. Les capacités d'accueil peuvent atteindre 1 500 places alors qu'actuellement elles ne sont que de 300. Les diplômes que pourrait délivrer dans l'avenir cette école sont le mastère professionnel Staps, avec une panoplie d'options et le doctorat en sciences des activités sportives et physiques. Pour ce qui est de l'encadrement technique, l'établissement continuera et amplifiera ses programmes de formation et de recyclage.
