Résumé : Fettouma récupère rapidement. Elle reçoit de nombreux cadeaux. On est aux petits soins aussi pour le bébé qu'on prénomma Rachid, et au septième jour de sa naissance, on donne une grande fête en son honneur… 36eme partie Lla Kheïra et lla Z'hor suivaient la jeune maman de près et veillaient au grain. Elles craignaient le mauvais œil et avaient, juste avant la cérémonie, brûlé de l'encens au seuil de la porte de la chambre de la jeune accouchée afin d'éloigner les mauvais génies. Les invités dégustèrent les nombreux gâteaux préparés à cette occasion et une succulente “tamina” garnie d'amandes. La maison ne se vida qu'à la nuit tombée, et Fettouma, qui était retournée dans sa chambre pour allaiter son fils, pousse un long soupir de soulagement. La journée avait été trop longue pour elle, et le bébé, agité par tant de bruit, n'avait pas cessé de pleurer. Lla Taos le prit dans ses bras pour le déshabiller et lui masser tout le corps avec de l'huile d'olive. Juste après, le bébé s'endormit sans demander son reste. Mahmoud, qui venait de rentrer, vint tout bonnement se placer devant le berceau de son fils. - Ne le réveille surtout pas, lui chuchote Fettouma, il a eu son compte pour aujourd‘hui. Mahmoud hoche la tête. - Oui. Je comprends. Tout ce bruit a dû être un enfer pour ses petites oreilles. Mais, enfin, que veux-tu, on ne peut pas se dérober aux traditions. - Oui. Ta mère semblait tout heureuse de l'exhiber devant ses invités. - La tienne aussi je présume. Fettouma ébauche un sourire. - Oui. Mais pas autant que lla Kheïra. Ils rirent, puis Mahmoud lance : - Qui n'aimerait pas exhiber son premier né aux yeux du monde entier. C'est un bonheur qu'on ne pourrait jamais décrire. - Tu es heureux Mahmoud… Heureux d'avoir un garçon ? Mahmoud secoue sa tête. - Si je suis heureux ? Mais je suis le plus heureux des hommes sur terre Fettouma. Pas parce que j'ai un garçon, la chose n'aurait pas été différente si c'était une fille. L'essentiel est que tout s'était bien passé pour toi et que notre bébé soit en bonne santé. - Rachid semble assez vigoureux pour garder cette bonne santé. Il n'y avait qu'à voir son petit corps tout à l'heure quand lla Taos le massait. Il est robuste. - Comme son père. - Non, comme sa mère. Ils rirent, puis Fettouma demande à son mari : - As-tu dîné ? - Non. Pas encore. Je vais demander à ma mère de nous servir ici même dans notre chambre. - Tu devrais plutôt aller manger avec ton père et les hommes dans la grande pièce. (à suivre) Y. H.