Résumé : Lla Kheïra malmène Fettouma et reprochemême à sa mère sa présence auprès d'elle. Lla Z'hor, outrée par tout ce manège qui ne menait à rien, s'insurge et tente de défendre sa fille. Mais la vieille belle-mère la traite de stérile… 20eme partie Lla Kheïra hausse les épaules sans répondre. Elle rajoute de l'eau dans sa marmite et se met à s'éventer. Lla Z'hor poursuit : - La stérilité n'existe pas dans ma famille. Ne t'inquiète donc pas. Fettouma finira par remplir ta maison de beaux enfants. - Ah ça, c'est toi qui le dit. Qui pourrait donc faire les éloges de la mariée ? Dans le dicton, c'est toujours sa mère et sa tante. Lla Z'hor hausse les épaules. - Je ne fais pas les éloges de ma fille. Ce que je te dis est la pure réalité. Lla Kheïra ébauche un sourire narquois. - La belle-fille de lla Djoher, notre voisine, vient de mettre au monde des jumeaux. Deux garçons. Et pourtant, cela ne fait même pas une année qu'elle est mariée. - À chacun son mektoub lla Kheïra. Il est écrit que Fettouma n'aura pas d'enfant tout de suite. Lla Z'hor, qui venait de terminer un lavage, s'apprêtait à remonter chez elle. Elle se retourne encore une fois vers lla Kheïra pour ajouter : - Je ta parie que d'ici quelque temps, Fettouma tombera enceinte. Lla Kheïra prit un air courroucé, avant de répondre : - L'khbar idjibouh touala. Dépitée, lla Z'hor remonte au premier étage tout en signifiant à sa fille par un clin d'œil qu'elle ne devrait pas écouter cette vieille folle. Il est midi. Si Tayeb et Mahmoud rentrent pour le déjeuner. Fettouma s'empresse de terminer son linge pour mettre la table. - Tu n'as pas encore fini avec cette lessive, petite fainéante ? lui lance sa belle-mère d'un air outré. Allez, laisse tomber tout ça et viens m'aider à servir le déjeuner à ton mari et à ton beau-père. Fettouma s'essuie les mains à son tablier et s'empresse de rejoindre lla Kheïra qui s'était engouffrée dans la grande chambre sa cocotte au bout des bras. Mahmoud et son père discutaient politique. La Deuxième Guerre mondiale est finie depuis plus d'une année, mais le monde souffrait encore. La famine avait étalé ses ailes, et d'aucuns cherchaient les moyens d'échapper à la misère et à la faim. - Rendons grâce à Dieu mon fils. Nous mangeons tous les jours tout de même à notre faim. Ce qui n'est pas le cas de la plupart des familles de notre quartier. Fettouma dépose une table basse devant eux, puis alla chercher le pain, les couverts et l'eau. Lla Kheïra dépose sa marmite au milieu de la table et se met à servir. - Tu as oublié les serviettes petite chipie ! - Je vais les ramener, ne t'inquiète pas donc lla Kheïra. - Comment ça donc je ne m'inquiète pas… Tu vas encore me dire que ce n'est qu'un simple oubli. - Non. Je ne les ai pas oubliées… Seulement, comme j'avais les bras chargés… - Hum… Ce ne sont pas les argumentations qui manquent chez toi. Allez, dépêche-toi de déposer ces serviettes et assieds-toi pour déjeuner. à suivre Y. H.