la nouvelle loi sur les assurances oblige les compagnies à séparer l'activité assurance-vie des autres branches. La Compagnie algérienne d'assurance et de réassurance (Caar) compte créer prochainement une filiale qu'elle dédiera à l'assurance des personnes. La Caar va proposer ainsi à ses clients des produits adaptés. Ce projet sera réalisé en partenariat avec une banque publique. Les négociations sont d'ores et déjà entamées avec le CPA, la BNA et la BEA. L'assurance-vie intéresse les compagnies algériennes. Les sociétés d'assurance privées et publiques se sont préparées pour la création de filiales spécialisées dans cette activité qui reste peu développée en Algérie. La nouvelle loi sur les assurances oblige en effet les compagnies d'assurance à séparer l'activité assurance-vie des autres branches d'assurance. Elle (l'assurance-vie) consiste à contracter une assurance supplémentaire (en plus de l'assurance classique et obligatoire) pour la retraite, le remboursement supplémentaire des frais médicaux, la formation, le décès, etc. La Caar va donc se conformer à la réglementation en vigueur. Selon son P-DG, Brahim Djamel Kassali, la société a pu non seulement maintenir l'essentiel de son portefeuille mais également augmenter sa part du marché. Elle a clôturé l'exercice 2009 avec un chiffre d'affaires (CA) de 13,2 milliards de DA. En 6 années, la Caar a multiplié son CA par trois. Elle a pu concrétiser un résultat net de 1 milliard de DA à la fin de l'année dernière contre 88 millions de DA en 2004. Son capital social est estimé à 12 milliards de DA. La compagnie, faut-il le préciser, a bénéficié d'une recapitalisation de la part de l'Etat l'an dernier. Ses fonds propres sont évalués à 16,5 milliards de DA à fin 2010. La Caar a décroché, souligne le P-DG, 17,3% de parts de marché en 2010 alors qu'elle n'en détenait que 11%, il y a 6 ans. “La Caar se situe, en termes de chiffre d'affaires à la deuxième place et à la première place en termes de résultats. La répartition de son portefeuille fait apparaître une forte proportion des risques industriels dont elle demeure le leader”, a affirmé M. Kassali en marge d'un séminaire organisé hier autour du thème : “Quel programme d'assurance pour la PME/PMI ?” La part de la branche automobile représente 35% de l'ensemble du portefeuille. Celle des incendies est évaluée à 4 milliards de DA. Le réseau de l'entreprise est composé de 5 succursales et de 125 agences réparties à travers tout le territoire national. Son personnel est représenté par quelque 1 700 agents qualifiés. M. Kassali avoue que l'objectif assigné au séminaire est d'expliquer le plan de développement stratégique mis en œuvre depuis 2009 et qui s'étale sur trois ans. La politique de la Caar s'articule autour de 4 principaux axes. La compagnie vise à optimiser au maximum ses capacités. Outre la modernisation de la société, il est envisagé également d'améliorer la gestion des ressources humaines par le biais de programmes de formation. La direction de la Caar compte renforcer aussi le dispositif portant gestion des risques. Concernant le créneau bancassurance, la Caar a signé des contrats avec le CPA, la BNA et la BEA. Elle dispose actuellement de 10 points de vente au sein du CPA. Pour 2011, la Caar projette d'installer 50 points de vente dans les banques. Le programme d'investissement affiche l'ouverture de 15 autres agences pour la prochaine décennie. La distribution de produits d'assurances par les banques et les établissements financiers, faut-il l'expliquer, contribuera à booster le secteur des assurances en Algérie. L'accent est mis notamment sur la branche assurances des personnes, qui ne représente actuellement que 5 à 6 % du marché national. La loi sur les assurances promulguée en 2006 autorisait, rappelle-t-on, la distribution par les banques et les établissements financiers de produits d'assurances. Deux textes d'application sont venus ensuite organiser cette entremise. “Mettant l'homme au cœur de sa stratégie, des actions importantes ont été également réalisées par la compagnie pour relever le niveau d'aptitude et de compétence du personnel, et améliorer les dispositifs de motivation et fidélisation”, indique le P-DG. C'est ainsi qu'un programme de formation a été effectué en 2009 et a touché plus de 600 employés.