Après un transit à l'aérodrome de Rome, et près de 8 heures de vol à partir d'Alger, nous arrivons, enfin, à Dubaï. La température externe affiche 32° C. Vue du ciel, cette ville ressemble à une chaîne infinie de pendentifs aux couleurs magiques que seule la fiction pourrait offrir à ce paysage défiant l'imaginaire dans un site autrefois constitué de mirages. Dubaï est loin d'être de l'artificiel. Pétrole ou pas pétrole, argent ou pas argent, cet Etat des Emirats se démarque des considérations géopolitiques. Vue de loin, Dubaï n'est qu'un récit. Vue de près, cette nouvelle Mecque du XXIe siècle est toute une autre réalité. D'année en année, Dubaï change et évolue. Au mieux qu'au pire, ceux qui l'ont déjà visitée ne la reconnaissent pas à leur retour. Ça pousse de partout ces gratte-ciels ! L'heure est aux préparatifs des fêtes de fin d'année. D'abord Noël, ensuite le réveillon. “Je ne reconnais pas Dubaï. Il y a quatre ans, tous ces sites loin de la zone urbaine n'étaient qu'une anarchie artistique du désert, de chaleur torride et d'humidité. Je me souviens, en quittant l'aéroport de Dubaï, il n'y avait pas autant de gratte-ciels, de centres commerciaux, de centres d'affaires et de franchises étrangères. C'est la métamorphose !” nous dit un Algérien qui était dans la délégation invitée à assister au Forum de Dubaï sur le diabète. Larges routes, vastes trottoirs, abribus climatisés, irrigation en goutte-à-goutte des alentours des tours et des sites touristiques pour entretenir les verdures aussi riches que variées, transport en abondance, propreté éclatante, Dubaï est devenue, l'espace d'un aménagement réfléchie, une Mecque où développement durable se définit, non pas dans les mots, mais dans les faits. “C'est le Las Vegas du Moyen-Orient. C'est une ville qui ne démérite pas en matière de styles, de savoir-vivre, de hautes fréquentations et de rencontres VIP. C'est une capitale des affaires où toutes les nationalités transitent. Chaque année, Dubaï connaît une extension fulgurante. Plus de 10 000 personnes s'installent annuellement dans cette ville. Maghrébins, Arabes, Occidentaux, Asiatiques, Dubaï est une vase de mosaïques de genres et de cultures”, témoigne encore notre compatriote. Devenu le plus haut site de la planète, Burj Khalifa, long de 828 mètres et de 262 étages, nous suit partout. Partiellement inauguré en janvier 2010, ce gratte-ciel dépasse de loin des sites classés merveilles du monde, comme la Tour Eiffel ou encore la pyramide de Gizeh. Sur la route d'Al-Khor et d'Al-Garhoud, un guide, originaire de l'Occident, nous explique que Dubaï c'est aussi la vie luxueuse et le mérite d'entretenir le terroir. Ici, tout ce qui brille est or… Notre séjour coïncidera d'ailleurs avec deux évènements planétaires : le championnat du monde de natation et le Festival du cinéma de Dubaï qui a vu défiler les plus grandes stars d'Hollywood. Et ce n'est pas un hasard si Dubaï fait partie des Etats des Emirats arabes unis. Ici, contrairement à l'adage populaire, “tout ce qui brille est or !” La preuve, aux marchés, comme aux supermarchés et les centres d'affaires, le précieux métal attire les foules, attise les motivations et propulse le marché local tant des grandes créations du monde que des produits de l'artisanat. Le prix : à la pesée et selon la bourse. La preuve : tout le monde est branché à son téléphone à l'écoute des fluctuations du marché mondial de l'or. Et le business ne fait pas défaut : les marchands de bijoux écoutent le client et répondent souvent à sa demande de négocier tout. Vraiment tout. Aux côtés des grandes chaînes de distribution, Dubaï offre aussi à ses visiteurs une panoplie et des choix extraordinaires des arts culinaires du monde qu'aucune capitale ne pourrait s'approprier. L'ombre de la crise mondiale qui secoue les grandes capitales financières n'est pas aussi visible, même si les indices de chute et de remontée cafouillent à la Bourse des Emirats. À Dubaï, tous les métiers se valent. Et, en face, nul ne se plaint. Pour cause, les métiers des services se développent un peu plus chaque jour et suivent le rythme de la croissance, à l'image de l'aéroport de Dubaï qui connaît une extension et qui devra intégrer un programme d'emploi et, mieux, un plan d'hôtellerie et de promotions immobilières de proximité aux fins de la demande incessante des investisseurs. Les communautés étrangères basées à Dubaï, à l'instar des Algériens, ne sont pas visibles. Les routes sont désertes. Durant la journée, tout le monde est chez soi, c'est-à-dire au boulot. Seuls les marchés du vieux bâti connaissent un monde noir. Et là, le shopping se définit autrement, sinon comme toutes les capitales où les sites antiques respirent épices, tissus, bijoux fantaisie, souvenirs, à un prix très abordable que les sites de luxe où la tendance est au fashion et au vogue. Dubaï est tout simplement un “tout” sorti du néant. Ici tout est possible et l'organisation de la Coupe du monde de football en 2022 au Golfe ne pourrait jamais être une erreur. Surtout pas dans des stades climatisés et de haut standing. Une chose est sûre : Dubaï vaut le détour…