L'Algérie compte aujourd'hui 702 familles qui sont dans la rue, depuis 2007, dont 500 pour la seule année 2010. C'est ce qu'a révélé, Hakim Salmi, président de l'association “SOS expulsé”, dans un point de presse tenu, hier, à la ligue algérienne pour la défense des droits de l'homme (Laddh), à Alger. Bien que l'Algérie ait ratifié les conventions et pactes internationaux concernant le droit à un logement, des familles entières se retrouvent aujourd'hui à la rue sans alternative. Et au moment où le gouvernement algérien se félicite d'avoir construit un million de logements, pour répondre aux besoins de la population en matière d'habitat, des familles sont toujours sans toit. Hier, au moment de la rencontre, des familles déjà expulsées, et qui ont eu pour domicile des tentes installées derrière la daïra de Bab Ezzouar, étaient de nouveau chassées par les forces de sécurité. Au même moment, plusieurs familles habitant la wilaya de Blida sont venues demander conseil auprès de la ligue après avoir reçu un ordre d'évacuer les lieux. Le président de l'association s'est inquiété de la tournure qu'a pris le phénomène et la légèreté avec laquelle les décisions sont prises afin de mettre des familles à la rue. “Nous avons frappé à toute les portes et nous sommes toujours sans réponse. Les différentes instances se rejettent la balle”, a encore regretté M. Salmi. Nous ne savons plus vers qui s'adresser, affirment les responsables de l'association qui ont adressé un courrier au centre Europe-Tiers Monde (CETIM) pour l'informer de la situation qu'ils qualifient d'“alarmante et de violation flagrante de la déclaration universelle des droits de l'Homme, des pactes et conventions ratifiés par l'Algérie dans le domaine du droit à un logement décent.” Les responsables ont également relevé que la Constitution algérienne est “censée” protéger la famille dans son article 58 tout en s'interrogeant sur les réelles motivations de cette absence de l'Etat dans la prise en charge de cette frange sociale.