Des familles logeant dans des habitations précaires et autres ont été expulsées sans leur porter assistance ou leur faire une proposition de logement. Sept cent deux (702) familles sont «jetées» à la rue à travers le territoire national. Ce chiffre alarmant a été avancé, hier, par Hakim Salmi, président du comité SOS Expulsion lors d'une conférence de presse, animée au siège de la Laddh à Alger. Une telle situation est, a-t-il dénoncé, illégale, car la loi prévoit la proposition de logement ou une assistance particulière de l'Etat. «C'est une violation flagrante de la Déclaration universelle des droits de l'homme, des pactes ratifiés par l'Algérie dans le domaine du droit à un logement décent et de l'article 52 de la Constitution algérienne qui, entre autres, protège clairement la famille», a-t-il clamé en tirant la sonnette d'alarme sur les répercussions de tels agissements «inhumains» exécutés en plein hiver aussi glacial que celui de cette année. Selon les données à la disposition de cette organisation, plus de 2 500 familles ont été expulsées et exclues des opérations de relogement ses quatre dernières années. La plupart de ces expulsions ont été exécutées sans le respect des délais autorisés. «90% des délais ne sont pas respectés et les familles sont souvent jetées à la rue au bout d'une vingtaine de jours au lieu des six mois accordés par le juge en cas de prononciation d'expulsion», affirme-t-il. Quelques représentants des familles victimes d'expulsion se sont présentés lors de cette conférence pour témoigner de leur situation effrayante. «La police nous a expulsés même des tentes que nous occupons temporairement», attestent des mères de famille venues de Bab Ezzouar, de Bordj El-Kiffan, de Birkhadem et de Staouéli. Certaines de ces expulsions remontent à hier seulement. C'est le cas notamment de familles implantées à Bab Ezzouar, Tizi Ouzou et Blida. «Huit familles ont été expulsées hier à Bab Ezzouar et trois à Blida», déclare M. Salmi avant d'être interrompu par d'autres familles venues de Blida, au moment même de cette déclaration. «Nous avons été expulsées hier», lancent trois vieilles dames venues informer le comité de leurs cas. Selon M. Salmi, chaque jour que Dieu fait, son comité reçoit ce genre d'expulsés, victimes non seulement des opérations de démolition des habitats précaires, mais aussi d'autres situations comme ce fut le cas lors de la destruction d'immeubles afin de récupérer une parcelle de terrain pour utilité publique, ou tout simplement en cas de vente à des particuliers de terrains qui abritent des familles, dont certaines occupaient ces lieux avant même l'indépendance. Cela dit, même si certaines expulsions peuvent être justifiées, elles ne doivent en aucun cas être exécutées sans le relogement des familles comme cela se fait sous d'autres cieux. Un mécanisme que les responsables semblent ignorer !