Vingt ans après, le groupe SIM a diversifié ses activités. Transformation de blé (semoule, farine, biscuits, pâtes…), eaux minérales, conserveries, une clinique de 82 lits, école de formation… Et bientôt dans l'énergie vert en partenariat avec Sonatrach et Sonelgaz. Dans le cadre des rencontres organisées par l'IRDH sur le thème : “Entreprendre en Algérie, l'expérience d'un leader”, le P-DG du groupe SIM, Abdelkader Taieb Ezzraimi, a eu l'occasion de présenter l'expérience de son groupe en présence d'universitaires et d'étudiants. Le conférencier a brossé un tableau exhaustif de son expérience depuis 1987 où il acquit un terrain à 14 DA/m2 à Blida, sa ville de toujours. “Tout a commencé en 1987, où suite au découpage administratif, l'Etat a créé les zones d'activité pour aider les communes pauvres. Trois ans après, j'avais mon moulin.” Malgré les contraintes financière et sécuritaire, Ezzraimi sera seul face à 112 moulins étatiques. Une concurrence bénéfique puisque les prix étaient administrés. “Comme les prix étaient fixés par l'Etat à cause des Eriad, ma marge bénéficiaire était de plus de 30% de bénéfices. C'était presque du ‘vol' pour moi”, avoue amèrement Ezzraimi. Avant d'ajouter : “Nous étions compétitifs face aux moulins étatiques.” Actuellement, le groupe SIM est composé de 8 filiales, un chiffre d'affaires de 200 millions d'euros et 4 200 employés. Une ascension gagnée à la sueur, la bonne stratégie et l'efficacité des cadres gestionnaires. Vingt ans après, le groupe SIM a diversifié ses activités. Transformation de blé (semoule, farine, biscuits, pâtes…), eaux minérales, conserveries, une clinique de 82 lits, école de formation… Et bientôt dans l'énergie vert en partenariat avec Sonatrach et Sonelgaz. “Il ne faut pas oublier que nous sommes les champions du monde des producteurs de couscous depuis 2004”, déclare fièrement Abdelkader. Le label SIM est reconnu mondialement et sur les cinq continents. À propos de la réussite, le P-DG de SIM rappelle modestement ses 14 heures de travail par jour et sa stratégie basée sur des études fiables du marché algérien. SIM est présent dans 29 pays, un record pour un groupe encore “bébé” (créé le 4/11/1990 exactement) et la marge de sa progression est grande. Le débat qui a suivi la conférence a été riche et plein de pertinences. Le P-DG de SIM a rappelé les exigences de la Banque mondiale en 1990. “C'est la Banque mondiale qui a proposé le financement de 10 moulins privés, mais seulement 4 ont été retenus par l'état. Et pour être précis, l'Etat a pris les crédits de la Banque mondiale pour nous les attribuer au taux de 23 % d'intérêts, alors que la Banque mondiale n'exigeait que 1%. Le pays avait besoin d'argent et c'était de notre devoir d'accepter car nous n'avions pas oublié les 14 DA/m2 du terrain octroyé en 1987 et les exonérations d'impôts de l'époque.” L'orateur a justifié sa fulgurante ascension, soulevée par le professeur Belghit de l'université d'Oran, par “le marché algérien a été vidé de sa substance. Il est presque vierge. Du coup, la concurrence n'a pas été rude lors de la diversification de nos activités”.