La réaction du ministère de l'Intérieur se veut un message fort à l'endroit des fondamentalistes qui cherchent à imposer leur diktat à la société. La manœuvre n'a pas eu finalement l'effet escompté : l'information donnée hier par un quotidien, connu pour ses penchants islamistes et porte-parole de nos “apprentis talibans”, concernant une prétendue instruction sommant les débits de boissons alcoolisées et autres hôtels de fermer à partir de 20 heures la nuit du réveillon est “grotesque” et “mensongère”, a indiqué hier le ministre de l'Intérieur et des Collectivités locales dans un communiqué rendu public. Le ministère dément “fermement et énergiquement” l'information “erronée, grotesque et mensongère” rapportée par un quotidien national dans son édition de mardi selon laquelle il aurait adressé à ses services une instruction faisant obligation aux établissements servant les boissons alcoolisées et non alcoolisées de fermer à 20h, la veille de la nouvelle année, et interdisant aux citoyens fréquentant ces établissements de sortir au-delà de 20h, écrit le département de Daho Ould Kablia. Le ministère “tient à assurer qu'aucune mesure n'a été dictée en vue de restreindre une quelconque activité”, précise le communiqué. Les services de sécurité, poursuit-il encore, “sont mobilisés en vue d'assurer la sécurité et la quiétude des citoyens, au quotidien et à toute occasion”. Dans sa livraison d'hier, le quotidien en question a rapporté qu'une instruction émanant des ministères du Commerce et de l'Intérieur exige des hôtels, boîtes de nuit et tous les lieux où se déroulera la célébration du nouvel an de ne pas laisser sortir les réveillonneurs à partir de 20h jusqu'au lendemain. Cette réaction, même si elle est inhabituelle, il faut bien en convenir, mérite d'être saluée. Le ministère met ainsi fin à des harcèlements qui visent une activité déjà mise à rude épreuve. Elle sonne aussi comme un rappel à l'ordre de ceux, nombreux, tapis dans l'ombre, qui tirent les ficelles d'un islamisme rampant. Depuis quelques mois, en effet, les salafistes qui disposent de leurs relais au sein même de certaines rédactions ne manquent aucune occasion pour réoccuper le terrain de la subversion. Il y a quelques semaines seulement, ils se sont manifestés à Aghribs en Kabylie contre les défenseurs d'une mosquée ancestrale. Ce sont aussi eux qui ont orchestré la croisade contre les chrétiens et les non-jeûneurs. Rompus aux discours de la haine et de l'antisémitisme, prêcheurs de l'intolérance, ils tentent même de récupérer à leur comptes certaines causes comme celle de Gaza en Palestine. Pas plus loin qu'hier, un confrère rapportait que des tracts subversifs ont été distribués aux abords d'une mosquée à Constantine. Autant dire, donc, que cet épisode des débits de boissons n'est pas anodin. Il reste que la réaction, qui se veut ferme, des autorités ne doit pas être conjoncturelle. Les libertés individuelles sont consacrées par la Loi fondamentale. Il leur appartient de les garantir en tout temps et en tout lieu.