Rififi à l'Assemblée populaire de wilaya (APW) de Tizi Ouzou. Le clash provoqué, avant-hier, au sujet de la constitution d'une commission d'enquête sur le secteur de la culture a connu de nouveaux rebondissements. Ainsi, le président de l'APW, Mahfoud Belabbas, a pris la décision d'enlever les deux vice-présidences au FLN. L'annonce a été faite, hier, lors des débats de la session ordinaire consacrée à l'adoption du BP et l'analyse des secteurs des travaux publics, de l'urbanisme, des équipements publics et de l'énergie et des mines. Le groupe FLN a demandé une suspension de séance pour concertation, avant de revenir en plénière avec une déclaration dans laquelle les élus de l'ex-parti unique ont pris acte de la décision du P/APW qu'ils disent respecter par ailleurs. “Nous respectons la décision prise par le président de retirer les deux vice-présidences de notre parti et (…) nous continuerons à servir le développement de notre wilaya,” affirme le chef de groupe, non sans disserter, quelques lignes plus loin, sur la “démocratie grecque”. Contre toute attente, la décision du président de l'APW d'écarter de l'Exécutif les deux membres du FLN n'a pas suscité de vagues parmi les élus de l'ex-parti unique qui ont adopté un profil bas durant les débats d'hier. La tournure prise par les évènements a été quelque peu attendue par les observateurs, si l'on prend en compte l'initiative de l'assemblée d'instituer une commission d'enquête sur la gestion des deniers publics affectés au secteur de la culture. La pomme de discorde était donc cette commission d'enquête dont le principe a été adopté avant-hier en plénière. L'initiative de Belabbas a recueilli 18 voix favorables contre 10, tandis que 8 élus se sont abstenus. Il s'agit des élus du FFS pour la plupart. Le FLN s'est en effet démarqué de la volonté de l'APW d'enquêter sur la gestion du secteur de la culture. Se disant non concernés et jamais associés à une telle démarche qualifiée d'“entorse démocratique”, les élus du parti de Belkhadem ont accusé le RCD d'avoir agi en solo, “sans concertation aucune avec ses partenaires politiques de l'hémicycle”. Le silence du FLN suscite des interrogations puisque ses élus ont promis de ne pas se taire devant ce qu'ils appellent “une dérive qui engage l'institution de la République dans une manœuvre politicienne montée contre l'administration locale et centrale”, selon leur déclaration rendue publique lundi. Les élus du parti de Saïd Sadi justifient la décision d'écarter les deux collaborateurs du président et reprochent au groupe FLN de se désolidariser de son partenaire au sein de l'Assemblée de wilaya. “Nous prenons acte de la volonté du FLN de ne pas assumer les décisions de la majorité”, déplore le groupe RCD, après le refus de l'ex-parti unique de suivre le RCD dans sa volonté de faire la lumière sur les dépenses publiques, tous secteurs d'activité confondus, celui de la culture y compris. Pour les élus du RCD, ils ne font que se réapproprier une prérogative que leur confèrent les lois de la République.