En cette fin d'année 2010, la presse a encore perdu l'une de ses meilleures plumes. Notre confrère, journaliste et rédacteur en chef du quotidien El Khabar, Othmane Senadjeki, est décédé jeudi matin à l'hôpital de Béni Messous à Alger des suites d'une maladie. Il s'est éteint à l'âge de 51 ans laissant derrière lui un enfant. Son enterrement a eu lieu le même jour dans sa ville natale à Khemis El-Khechna, en présence d'une foule nombreuse composée de journalistes, de directeurs de journaux et de ministres. Nous avons noté la présence de celui du Travail, Tayeb Louh, de hauts cadres de l'Etat, le général à la retraite Khaled Nezzar, le secrétaire général de l'UGTA, Sidi-Saïd, et le président du COA, M. Berraf ainsi qu'un nombre impressionnant de citoyens de Khemis El-Khechna. Le ministre de la Communication, et lors d'un point de presse animé jeudi au siège de la wilaya de Tlemcen, a éclaté en sanglots lorsque les journalistes présents lui ont demandé de dire “un petit mot” sur le décès de Othmane Senadjeki. D'un commun accord, les journalistes présents ont décidé d'interrompre le point de presse. Othmane avait commencé sa carrière en 1985 au journal El Chaâb après avoir décroché sa licence en sciences politiques et relations internationales en 1982. Il crée, en 1990, le quotidien El Khabar avec des confrères et depuis, il est devenu l'une des pièces maîtresses de ce quotidien. Il s'est incontestablement imposé avec sa gestion exemplaire de l'information. Il remplace, en 1995, le défunt Omar Ourtilène assassiné par les islamistes. Othmane Senadjeki était le repère de la rédaction d'El Khabar et l'espoir des journalistes correspondants. Le directeur de la rédaction d'El Khabar, Kamel Djouzi, affirme avoir perdu un guide et une référence pour son équipe. “Il est plus qu'un frère. Nous sommes ensemble depuis 1985. Il continuait à travailler malgré notre insistance. Rien ne l'arrêtait. Malgré sa maladie, il continuait de monter les quatre étages quotidiennement pour arriver à son bureau et à chaque fois, c'est une douleur aux poumons qui se déclenchait. Il refusait le repos et il était présent à la rédaction jusqu'à samedi dernier, jour où il a été hospitalisé.” Ses amis et collègues ne trouvent plus de mots pour témoigner de sa disponibilité pour le travail et de son amour pour le journalisme. Omar Belhouchet, directeur d'El Watan, a affirmé “garder de lui l'image d'un rédacteur en chef à l'écoute des journalistes en dépit de toutes les pressions et la charge du travail. C'était un travailleur infatigable”.