Cette méthode de rigueur, Yousfi semble y prendre goût. D'abord, en reprenant le président de la République sur le projet Desertec qui emballe aussi bien gouvernements européens qu'industriels locaux. Après le pacte tacite Bouteflika-Merkel à Berlin sur les énergies renouvelables, voilà que Yousfi indique que rien n'a été réellement décidé. Youcef Yousfi est terne. Il est aussi charismatique qu'une ampoule de 2 mégawatts, mais est en train de faire basculer le secteur de l'énergie dans un pragmatisme qui détonne par rapport à la gabegie du système Khelil. Yousfi est aussi un commis de l'Etat qui sait s'adapter aux situations conflictuelles. Son choix comme ministre de l'Energie n'avait rien de glamour. Il en avait même étonné les experts en énergie qui voyaient passer Sonatrach dans une ère d'austérité qui faisait craindre l'arrêt de la dynamique pétrolière. Avec le temps et une extrême prudence, le ministre de l'Energie est en voie d'effacer des tablettes le système mis en place par le duo Khelil-Hemche. Cette méthode de rigueur, Yousfi semble y prendre goût. D'abord, en reprenant le président de la République sur le projet Desertec qui emballe aussi bien gouvernements européens qu'industriels locaux. Après le pacte tacite Bouteflika-Merkel, à Berlin, sur les énergies renouvelables, voilà que Yousfi indique que rien n'a été réellement décidé ! Que ce projet est au stade des consultations et que la primeur en reviendrait au Conseil des ministres. Ce qui est en soi logique. Ensuite, en exposant un plan en trois phases, qui vise à relancer Sonatrach sur des marchés autres que les hydrocarbures comme la vente de l'électricité. Enfin, en tenant à redorer le blason d'une entreprise dont l'image a été salement écornée par des scandales qui ont eu un écho international. Mais cela veut surtout dire que Yousfi a acquis son autonomie dans la communication et qu'il se sent assez bien installé pour s'attaquer aux différents chantiers colossaux du secteur dont celui, en premier, de la “dékhelisation”. Les cadres de Sonatrach incarcérés ? “Les faits qui leur sont reprochés sont sérieux et inadmissibles”. Contrôles internes et dépenses de Sonatrach ? “L'Etat est déterminé à livrer une lutte sans merci contre les pratiques illégales”. Augmentation des tarifs d'électricité ? “Le citoyen doit y participer à moyen terme”. Tout est dit, sans brutalité mais avec fermeté, sans que personne au sein du gouvernement ne trouve à redire. Ce qui est significatif de l'ambiance au sein de Sonatrach qui voit débarquer une nouvelle conception après dix années de perte de souveraineté de la compagnie pétrolière.