RESUME : Farida ne refuse pas d'aider sa mère même si elle ne croit pas au pouvoir des philtres. Pour gagner la confiance de son frère, elle critique leurs parents et feint de vouloir rentrer chez elle. Djamel la retient et lui remet les clefs de son appart. Il ne se doute de rien. 21eme partie -Maman, tu ne me croiras pas mais j'ai l'impression qu'elle est déjà venue chez lui. Chafika ne l'aurait pas crue si sa fille ne l'avait pas constaté de ses propres yeux. Djamel, par précaution, avait changé les serrures. L'appartement était meublé. Il ne manquait rien pour leur confort. Des fauteuils et une table basse avaient été installés dans le salon. Tout n'était pas neuf mais ils étaient en bon état. Tout comme l'équipement de la cuisine. Le four et le réfrigérateur avaient déjà été utilisés, tout comme la vaisselle. Il n'y avait rien de neuf, même la chambre à coucher. Les tiroirs de la commode et des tables de chevet ne tenaient que par miracle. Curieuse, Farida en avait fouillé deux et elle avait dû les retaper à l'aide du talon de sa chaussure, à défaut d'un marteau. - C'est comme si elle avait emménagé chez lui ! soupire Farida. Il ne manque que ses habits. Quand je suis entrée tout à l'heure, il y avait son parfum. J'ai l'impression que je ne vais pas tarder à la voir. - As-tu préparé le dîner ? Suis bien les instructions, lui recommande sa mère. Je prie de tout cœur pour que cela marche. Retourne chez lui, fais ce que tu as à faire avant qu'il ne rentre. - Je t'appelle dès qu'il y a du nouveau ! promet Farida avant de raccrocher. Avant de rentrer, elle passe chez l'épicier acheter du fromage et du lait frais. Elle n'en avait pas trouvé chez son frère. De retour dans l'appart, elle prépare le dîner et n'oublie pas de diluer le philtre dans une bouteille de jus. Elle profite du retard de son frère pour brûler l'encens, se disant qu'avec ce parfum durant la nuit, il se réveillera au petit matin, avec de nouveaux sentiments. Ainsi, leur mère n'aura pas prié pour rien. Il y a encore un peu de fumée dans le couloir lorsqu'elle entend une clef tourner dans la serrure. Farida, prise de court, n'en revient pas. L'amie de Djamel est là. Les yeux écarquillés, elle regarde autour d'elle, ne comprenant pas pourquoi il y a des traces de fumée et cette odeur, à laquelle elle ne pouvait pas mettre de nom. - Qui êtes-vous ? l'interroge-t-elle. - Farida, la sœur de Djamel, répond-elle en tentant de dissimuler le pot en terre où brûlait encore l'encens. Et vous qui êtes-vous? - Sa femme, dit Sihem. Qu'est-ce que vous tenez ? Farida lâche le pot. Elle s'était brûlé le bout des doigts. Le bruit attire Sihem et sachant qu'elle ne pouvait plus rien faire,elle s'éloigne de ce qui restait du pot. - Qu'est-ce que vous avez fait ? Mon Dieu,vous êtes une sorcière ! s'écrie-telle. Vous voulez nous ensorceler pour nous séparer! C'est ça ? Farida ne trouve rien à répondre. Sihem l'avait prise en faute. Quoi qu'elle puisse dire, rien n'excuse ce qu'elle a fait. Personne ne le lui pardonnera. Ni Sihem, ni son frère. D'ailleurs, ce dernier arrivait. Farida regrettait d'être venue. Au lieu d'arranger les choses,elle n'avait fait que les compliquer. Par sa faute, la situation allait être irrécupérable. (À suivre ) A. K.