RESUME : Wassil rentre tard, espérant pouvoir éviter Ghania. Il ne se sent pas bien. Hakima est morte d'inquiétude. Ghania ne cache pas qu'ils se connaissent et même très bien… 24eme partie Hakima se tourne vers son mari. Ce dernier est pâle. Son estomac s'est serré. Wassil appréhende l'instant où Hakima apprendra qu'il a fait de la prison, de la bouche d'une inconnue. Dès le début, il aurait dû lui avouer qu'il est un ancien détenu. Wassil aurait voulu pouvoir la prendre et la jeter dehors, en dehors de leur vie. Mais Hakima le prendra mal. Elle ne lui donnera aucune chance de s'expliquer, imaginera le pire parce qu'il ne lui a rien dit depuis le début. - C'est vrai que tu la connais ? - Oui… il y a longtemps, affirme-t-il. - Pourquoi ne m'as-tu jamais parlé d'elle ? l'interroge Hakima. - Parce qu'elle ne faisait plus partie de ma vie. Si ce soir, on s'est retrouvés l'un en face de l'autre, c'est dû au hasard du destin, n'est ce pas ? - Oui, reconnaît-elle. Jamais je ne m'étais imaginée qu'on puisse se revoir un jour et encore moins dans ces circonstances ! Elle prend son sac et sa veste. - Je crois que je vais rentrer ! - Il est tard… tu peux passer la nuit ici, lui dit Hakima, qui ne se sentait pas jalouse d'elle. Tu peux même appeler tes parents d'ici pour les rassurer. - C'est gentil mais je préfère rentrer, lui répond Ghania. Je vais prendre un taxi ! - Tu n'es pas à Paris, Ghania, lui rappelle Hakima. que vont penser les gens qui te croiseront ? - Je ne m'en fais pas pour ça ! Hakima se tourne vers son mari et lui demande de la raccompagner chez ses parents. Wassil refuse mais sa femme insiste. - Je sais que je n'ai rien à craindre d'elle. J'aurais la conscience troublée à tout jamais s'il lui arrivait quelque chose ! Fais mois plaisir, chéri. Raccompagne-la par mesure de sécurité ! Comme il se fait très tard et qu'il veut rentrer le plus rapidement possible pour pouvoir s'expliquer avec sa femme, il se presse d'emmener Ghania à Belcourt, empruntant la voiture d'un voisin qui rentrait au moment même où ils sortaient du bâtiment. Une fois seuls, en cours de route, il ne se retient pas. - Tu savais que j'étais son mari. Pourquoi es-tu venue chez nous ? Qu'est-ce que tu as en tête ? - Juste savoir. Ta femme est formidable ! Tu ne peux pas t'imaginer combien elle te fait confiance, lui dit Ghania. Elle croit tout savoir de toi, sur ton passé ! Ce qu'elle peut être naïve ! Toi, un gentil garçon, qui n'a pas eu de chance auprès de ses parents divorcés ! Elle ignore que tu as fait de la prison. Pourquoi ne lui as-tu rien dit ? Tu craignais de la perdre ? - Peut être… Je ne veux pas qu'elle le sache, lui dit fermement Wassil. Et que tu t'arranges pour ne plus la revoir. Je ne veux plus de toi dans ma vie, comme toi tu m'as rejeté dès que j'ai eu des pépins ! - J'étais moi-même coincée ! Je ne pouvais rien faire pour toi, lui dit-elle. Enfin, maintenant, c'est différent. Si tu veux, on se voit demain et je te raconterais tout ! - Je ne veux rien savoir , Ghania, à partir de maintenant, je ne veux plus entendre parler de toi. Est-ce que tu peux le comprendre ? - J'y réfléchirais, lui promet-elle. On est déjà arrivés ! remarque-t-elle. Bonne nuit ! - Adieu ! rétorque Wassil en lui ouvrant la portière pour qu'elle descende. Adieu ! Ghania lui fait un geste de la main avant d'entrer dans la cage du bâtiment. Il se presse de rentrer chez lui. Il se demande s'il doit tout avouer à sa femme. Il craint qu'en lui disant la vérité, ses sentiments ne changent à son égard. Il ne supporterait pas de la perdre. Il sait que ces découvertes ne la réjouiront pas. Wassil hésite à tout lui avouer mais il craint que Ghania ne le fasse à sa place. Ce serait fatal pour son mariage. Mais il hésite encore… A. K. (À suivre)