Les émeutes ont éclaté en même temps, après la prière du Maghreb de jeudi, aux cités populaires de la ville de Constantine qui accumulent la misère sociale, à l'instar de Oued El-Had, Benchergui, Ziadia et le 4e-Km, la nouvelle ville Ali-Mendjeli, Békira, Boussouf. Constantine, capitale de l'est du pays, n'était pas à l'abri, dans la nuit de jeudi à vendredi, d'un soulèvement populaire, similaire à celui déclenché dans la capitale avant de se propager au niveau d'autres wilayas du pays. Des centaines de jeunes ont manifesté violemment dans plusieurs cités du chef-lieu de la wilaya. À l'origine de cette révolte, un même et seul problème : le coût élevé de la vie. Selon des témoins oculaires, les émeutes ont éclaté en même temps, après la prière du Maghreb aux cités populaires de la ville de Constantine qui accumulent la misère sociale, à l'instar de Oued El-Had, Benchergui, Ziadia et le 4e-Km. La nouvelle ville Ali-Mendjeli, distante à une vingtaine de kilomètres du chef-lieu de la wilaya, ainsi que d'autres cités, Békira, Boussouf, seront aussitôt contaminées par ce soulèvement populaire, qui durera pendant plus de 4 heures. Les manifestants, ne dépassant pas la vingtaine dans leur majorité, bloqueront la route avec des blocs de pierres et des pneus enflammés. Ils se sont munis de grosses pierres en prévision d'un heurt avec les forces de l'ordre. L'affrontement ne tardera pas à venir, opposant ces jeunes, habités d'un fort sentiment de colère et de désarroi, à la police antiémeute. Cette dernière, après sa provocation par des jets de pierres, répliquera avec des jets de gaz lacrymogène, pour pouvoir disperser la foule, de plus en plus nombreuse, et maîtriser la situation. Mais la tension montera d'un cran. Et les manifestants s'en prendront ensuite aux biens publics. Ils saccageront, affirment ces mêmes témoins, les abribus, comme cela a été le cas à la cité du 4e-Km. Ils tenteront d'incendier, en vain, des bus de transport commun. L'on déplore des blessés légers des deux côtés. Le mouvement sera maîtrisé vers 23 heures, et les camions de la police anti-émeute s'installeront en force en cas de dérapage. Cette nuit d'affrontement n'a pas conduit à des arrestations, si l'on croit les services de la sûreté de wilaya. Par ailleurs, des opportunistes, de toutes sortes, ont surgi pour des débordements regrettables sans aucun rapport avec l'objet des émeutes. En effet, affirme-t-on, des automobilistes ont été agressés, aux environs de 2 heures du matin de vendredi, par des délinquants sur la route au lieu-dit El-Mania et à la cité Benchergui. Ils ont été interceptés par des “drogués” alors qu'ils regagnaient leur domicile. Des renforts de policiers étaient déjà mis en place, au niveau des cités ayant été le théâtre d'affrontements, dans la nuit de jeudi, pour parer à d'éventuelles manifestations. Hier, au moment où nous mettons sous presse, les émeutiers sont revenus à la charge. Les manifestants commençaient déjà à investir la rue aux cités Bentallis et Oued El-Had.