Le ministère de la Santé doit, selon eux, appliquer rapidement toutes les décisions introduites dans son instruction n°5. Les producteurs pharmaceutiques ont accueilli avec satisfaction les décisions prises récemment par le ministère de la Santé et de la Population. Ils estiment que le fait de retirer l'agrément à une dizaine d'importateurs confirme la ferme volonté des pouvoirs publics d'assainir le secteur. Ce n'est, selon eux, que justice rendue vis-à-vis des opérateurs qui investissent. “Il ne faut laisser sur la place que les professionnels. Car le secteur est trop sensible et c'est la santé du citoyen qui est en jeu”, déclarent-ils avant d'ajouter qu'une telle mesure permettra d'assurer un médicament de qualité et en quantité suffisante au malade. Les importateurs autorisés ne doivent pas, préviennent toutefois les producteurs, exercer un monopole de fait. Commentant les dernières mesures prises par le ministère, les laboratoires pharmaceutiques avouent que l'instruction n°5 encourage l'importation des génériques. Pour certaines maladies, il faut que le malade bénéficie du médicament “princeps” innovant. L'Algérie pourra, ainsi, réduire la facture de l'importation de 400 à 280 millions de dollars US, diversifier les sources d'approvisionnement et limiter les dépenses de la CNAS. L'interdiction d'importation de médicaments fabriqués localement lorsque cette production satisfait aux besoins du marché national est qualifiée par les producteurs, de “réponse positive à nos préoccupation”. Concernant les 40 produits fabriqués localement, ils seront interdits à l'importation. La liste devrait être, selon le Dr Nibouche, du ministère de la Santé, rendue publique ces jours-ci. Tous ces médicaments doivent être connus rapidement, suggèrent-ils, pour que tous les intervenants puissent se préparer en conséquence et prendre leur engagement et assurer enfin la production des besoins. Toutefois, ils ne souhaitent pas que cette liste encourage la médiocrité. En termes plus clairs, la production des génériques doit se faire sous un contrôle rigoureux des prix de référence. Le citoyen trouvera, de ce fait, un médicament à la hauteur de son pouvoir d'achat. Ce qui, par voie de conséquence, garantira la pérennité des entreprises productrices et, par ricochet, le maintien des postes d'emploi, voire la création d'autres. Elles (les entreprises) demandent que la décision de blocage de ces médicaments à l'importation soit en parfaite harmonie avec le remboursement des produits fabriqués localement. Autrement dit, ces derniers doivent être inscrits sur la liste des produits remboursables. L'importation de médicaments à quantités complémentaires aux besoins du marché, tel que décidé par le ministère de tutelle, est, selon les fabricants, une forme de “régulation” qui remettra de l'ordre dans le secteur. La mise en application de l'arrêté interministériel du 4 février 1996, fixant les modalités et conditions de présentation et d'apposition des vignettes sur les produits pharmaceutiques, permettra, également, au malade de voir à quelle hauteur le médicament qu'on lui a prescrit est remboursable. La “transparence” qui en découlera, guidera, soulignent-ils, les entreprises à choisir le produit qu'elles mettront sur le marché et à planifier au mieux leur production. D'où la nécessité d'identifier et de définir la liste des produits remboursables et le prix de référence. Pour les pratiques illicites caractérisées par les ventes concomitante, sans factures et promotionnelle de produits pharmaceutiques, les producteurs, exigent que la puissance publique sévisse en urgence. “Il faut que les services concernés aux ministères du Commerce et de la Santé accomplissent impérativement leur rôle de contrôleurs”, signalent-ils. Si dans l'ensemble les mesures prises par le ministère ont reçu l'aval des producteurs, il n'en demeure pas moins que l'arrêté interministériel portant reconfiguration du Comité technique de remboursement (CTR), la création d'une nouvelle commission et le regard nouveau sur le partenariat avec les opérateurs économiques les a séduit. “Il faut agir vite tout en consultant tous les intervenants pour éviter les erreurs qui profiteront aux gens qui voudraient remettre en cause toutes ces décisions”, déclarent-ils. Les patrons des entreprises productrices de médicaments espèrent que ces dispositions soient concrétisées avant la fin de l'année 2003. Ainsi, 2004 sera l'année du générique dans tous ses aspects : production, importation et commercialisation. Ils exigent, en outre, que les propositions des professionnels soient prises en compte. La mise en œuvre sur le terrain de toutes ces dispositions ne peut être, concluent-ils, que bénéfique au malade, à l'économie nationale et contribuera à l'émergence d'une industrie pharmaceutique en Algérie. Tout le reste est, selon un producteur, du “verbiage”. B. K.