Les produits pharmaceutiques interdits à l'importation passeront de 300 DCI (Dénomination commune internationale) à 800 DCI d'ici trois ans, a affirmé, hier à Alger, le directeur de la Pharmacie au ministère de la Santé, de la Population et de la Réforme hospitalière, Lounes Smathi. «Nous sommes en train d'obliger les fabricants de médicaments à étendre la gamme à fabriquer, afin de passer de 330 à 700 ou 800 DCI d'ici deux à trois ans», a indiqué M. Smathi, à l'ouverture de la 5ème rencontre internationale des pharmacies d'Alger. Il a souligné que l'objectif de la loi sur la protection des produits pharmaceutiques nationaux et interdits à l'importation, est de donner un sursaut à la production nationale et à la création d'emplois. L'autre objectif de cette loi, reconduite après avoir été gelée en 2002, est la protection de tout produit pharmaceutique fabriqué en Algérie et qu'il est interdit d'importer pour éviter de s'exposer à la concurrence souvent déloyale, a-t-il souligné. Il a, néanmoins, déploré le fait que l'Algérie «ne fabrique que 30% de nos besoins et entre 15% à 16% des médicaments essentiels», et souhaité qu'elle arrive à en fabriquer entre 80 à 90%. M. Smathi a indiqué aussi que le ministère est en train d'établir une liste de médicaments essentiels et trouver les moyens adéquats pour convaincre les industriels à les produire. Il a, cependant, souligné que l'année 2009 est «une année expérimentale», que des risques techniques peuvent survenir dans la fabrication des médicaments et que l'Algérie continuera, pour cette raison, à importer certains médicaments fabriqués par une producteur unique. De son côté le gérant de Biopharm, Wahid Kerrar, a salué la nouvelle loi qui demeure toutefois «insuffisante», selon lui, et appelé à la mise en place de procédures claires à appliquer progressivement et à inscrire cette décision d'application dans la durée. Pour illustrer ses propos, M. Kerrar a donné l'exemple de pays voisins qui retirent au producteur défaillant, la protection des médicaments pour une durée d'une année pour lui permettre de se mette à niveau et éviter, par conséquent, d'exposer la santé des malades au danger. Pour sa part, le Dr Nabil Melah, secrétaire général de l'Union nationale des opérateurs pharmaceutiques (UNOP), a estimé que l'industrie pharmaceutique doit évoluer dans un environnement où est appliquée une mise à niveau rigoureuse pour lui permettre de s'améliorer. Il a appelé, également, à encourager la formation en pharmacie industrielle ainsi que dans le volet relatif à l'assurance qualité. La 5ème rencontre internationale des pharmacies d'Alger prendra fin aujourd'hui.