La population de Réghaïa a empêché, avant-hier, la destruction du lycée Amirouche de Réghaïa et du bureau de poste de la cité DNC. Selon des témoignages recueillis sur place, les casseurs venus de la cité El-Kerrouche ont infiltré les rangs des manifestants et ont tenté d'incendier le lycée situé non loin de la cité DNC de Réghaïa. Mais les citoyens les ont empêchés et les ont expulsés des lieux. “Ils veulent incendier le lycée pour pouvoir voler le matériel informatique et d'autres équipements”, nous a affirmé un citoyen. Des accrochages ont eu lieu entre les riverains et des jeunes casseurs dont l'âge varie entre 10 et 18 ans. Ces derniers se sont dirigés ensuite à la cité DNC où ils ont tenté de mettre le feu au bureau de poste situé au rez-de-chaussée d'un bâtiment. Mais là aussi, les jeunes casseurs seront chassés par la population. Des jeunes du quartier de la cité DNC de Réghaïa et de la cité Faouci, armés de matraques, ont pris position autour du bâtiment et ont empêché les casseurs de s'approcher. Des policiers ont été dépêchés sur les lieux et ont appuyé les citoyens dans leur chasse aux casseurs. “Vous voulez brûler les habitations, vous n'avez pas honte”, criait une femme depuis son balcon. Les casseurs rebroussent chemin mais les citoyens en colère vont à leur poursuite. “Pourquoi vous ne faites pas ça dans votre quartier”, lance un jeune de la cité à l'endroit des casseurs. Les jeunes de la cité DNC, qui avaient manifesté la veille leur colère contre la mal-vie et les augmentations des produits alimentaires, se disent indignés par le comportement de ces casseurs insouciants qui n'hésitent pas à mettre le feu à un bâtiment abritant des dizaines de familles. Mais il n'y a pas qu'à Réghaïa où les citoyens se sont soulevés contre les destructions. à Corso, dans la wilaya de Boumerdès, la population n'a pas permis à de jeunes casseurs venus de la cité Boudiaf d'incendier le siège de la mairie et le bureau de poste de la ville. Selon le maire de cette commune, M. Kanouni Brahim, les citoyens ont prêté main forte aux services de sécurité qui étaient postés autour de ces édifices. “De nombreux jeunes de la ville de Corso ont contraint les casseurs à prendre la fuite”, nous a affirmé le maire. Le même scénario s'est produit à la sortie de la ville quand des bandes de jeunes issus de la cité Boudiaf se sont faufilés au milieu des manifestants et ont tenté, avant-hier aux environs de 20h, de mettre le feu à l'Institut de formation régional des handicapés de Corso où sont logés des dizaines de jeunes élèves handicapés. “Les cris et les appels au secours des handicapés qui étaient terrorisés n'ont pas dissuadé les casseurs à se rapprocher davantage de l'établissement”, témoigne un agent de l'établissement, qui précise que les casseurs semblaient décidés à prendre le matériel informatique et d'autres équipements. “Mais ce sont les citoyens qui les ont empêchés avant que les policiers ne viennent et les délogent des lieux”, affirme notre interlocuteur.