Le mouvement d'indignation général s'est poursuivi, hier, dans plusieurs communes de Béjaïa. Le chef-lieu de wilaya et les communes, situées à l'Est, ont été marqués par de violentes émeutes. C'est le cas notamment à Kherrata, à Darguina, à Aït Smaïl, à Melbou, à Aokas, à El-Kseur et à Béjaïa ville. La reprise des émeutes au chef-lieu de wilaya a suscité la riposte des forces antiémeutes. Les émeutiers se sont attaqués au centre de formation professionnelle. Ils tenteront de croiser le fer avec les éléments de la Gendarmerie nationale, lesquels ont riposté en lançant des grenades fumigènes. À l'heure où nous mettons sous presse, les émeutes se poursuivaient dans plusieurs quartiers. Dans la ville de Kherrata, plusieurs édifices publics ont été l'objet de saccage. Troubles qui ont fini par faire tache d'huile dans les communes voisines : Aokas, Melbou, Aït Smaïl et Darguina. Dans celle-ci, les émeutiers ont incendié l'agence postale, l'agence Sonelgaz, la Direction locale des forêts et le siège de la daïra. La veille, les jeunes manifestants, qui ont occupé les rues de Béjaïa, n'ont pas cessé de harceler les forces antiémeutes à coups de pierres, de cocktails Molotov et autres projectiles. Le bilan ? Le siège de la Cnep-banque a été attaqué par les manifestants, qui ont emporté le mobilier avant de mettre le feu au rez-de-chaussée. Ils s'étaient attaqués auparavant au siège de la wilaya, à l'agence bancaire Badr, au bloc administratif où ils ont cassé les vitres de six véhicules de service. Les banques étrangères n'ont pas été épargnées. BNP Paribas et la Société Générale ainsi que l'opérateur historique, Mobilis. Durant la même soirée, les émeutes ont gagné la ville d'Amizour. Le tribunal, le siège de la daïra, l'agence Sonelgaz et l'Acasorec ont été incendiés lors de ces troubles. Quant aux axes routiers, ils demeurent coupés à la circulation. Du côté de la vallée de la Soummam, le climat est relativement calme mais la situation demeure très tendue. À Tazmalt, plusieurs édifices publics ont fait l'objet d'actes de vandalisme et de pillage, durant les dernières 48 heures : la gare ferroviaire, le tribunal, les impôts, Sonelgaz, l'Agence locale de l'emploi, la bibliothèque communale et une partie du parc communal, ont été incendiés. Les locaux abritant le siège de la Cnas ont été, quant à eux, saccagés et pillés par les émeutiers. Il faut souligner que grâce à la vigilance des citoyens, les sièges de la daïra, de l'APC et de la poste de Tazmalt ont pu échapper aux flammes. À Akbou, les violents heurts ont causé des dégâts importants. Les sièges du nouveau tribunal, de Sonelgaz, des impôts, l'Algérienne des Eaux, de la Caisse régionale de la mutuelle agricole, de la pharmacie publique Endimed ainsi que de nombreux établissements scolaires ont été mis à sac. Profitant de cette aubaine, de nombreuses familles ont squatté les quelque 500 logements sociaux nouvellement construits à Akbou. À Ighzer-Amokrane, les manifestants s'en sont pris au siège de Sonelgaz et à une officine d'Endimed. À Sidi-Aïch, ce sont les sièges de l'APC, des impôts, de l'agence l'intercommunale, de l'Actel, de l'ADE et de la Cnas, qui ont fait les frais de la colère juvénile. À noter que deux véhicules, dont un camion, appartenant à Sonelgaz de Sidi-Aïch, ont été calcinés.