Malgré une hausse continue des prix des matières premières agricoles sur le marché international, Cevital continue de pratiquer des prix inférieurs aux prix du marché mondial, grâce à une bonne anticipation des approvisionnements en matières premières. “Cevital n'a procédé à aucune augmentation des prix du sucre et de l'huile.” C'est ce qu'a indiqué le président du conseil d'administration du groupe, M. Issad Rebrab, lors d'une conférence organisée, hier, au siège de l'entreprise à Alger. “Cevital est une entreprise citoyenne et transparente ; quand il y a un problème au niveau du marché national, elle tient absolument à informer le gouvernement et l'ensemble de la population de la réalité du marché”, souligne M. Issad Rebrab, affirmant que malgré une hausse continue des prix des matières premières agricoles sur le marché international, Cevital continue de pratiquer des prix inférieurs aux prix du marché mondial, grâce à une bonne anticipation des approvisionnements en matières premières. “Nous-mêmes, nous sommes extrêmement étonnés des prix pratiqués au niveau du commerce de gros et de détail”, relève le patron de Cevital, insistant que “le groupe n'a augmenté ses prix ni au niveau de l'usine, ni au niveau de son hypermarché ou supermarché, les magasins UNO”. “Le ministre du commerce, qui a réuni l'ensemble des producteurs du sucre et des huiles végétales, jeudi dernier, nous a posé la question si nous avons augmenté les prix. Cevital a dit : Nous n'avons pas augmenté les prix. Y a-t-il suffisamment de produits sur le marché ? Nous avons rassuré le ministre, en disant que Cevital garantit, aujourd'hui, avec les autres producteurs aussi, qu'il y a aucune pénurie d'huile et de sucre sur le marché national et qu'il y aura pas de pénurie de ces produits”, restitue M. Rebrab. Le patron de Cevital affirme avoir, aussi, informé le ministre du commerce des fluctuations au niveau du marché international. “En tant qu'industriel de l'agroalimentaire, Cevital n'a pas pour vocation à spéculer sur les prix des produits, ne tire aucun bénéfice de ces augmentations et partage totalement les questionnements légitimes qui entourent cette hausse”, souligne Cevital dans un communiqué, précisant que le groupe “participe activement” à la démarche initiée par les pouvoirs publics pour parvenir à une stabilisation des prix des produits de large consommation. “Nous sommes à la disposition de notre gouvernement, pour apporter notre contribution à la stabilité des prix”, souligne le patron de Cevital. Alors que la presse rapporte que le prix du sucre est monté à 120 DA le kilo, M. Rebrab affirme que les prix d'usine sont à 79,50 DA le kilogramme en hors taxe et 92,50 DA en toutes taxes comprises (TTC). Au niveau des magasins UNO, filiale du groupe, les prix n'ont pas bougé, le sucre est vendu à 99 DA le kilogramme. Au niveau des huiles végétales, c'est la même chose. Uno vend la bonbonne de 5 litres d'huile Elio à 655 DA, alors qu'elle est cédée, ailleurs, à 750 DA. “Je pense qu'il y a une spéculation au niveau du commerce de gros et de détail”, estime le patron de Cevital, indiquant que le ministre du commerce “est au courant” et qu'il allait prendre des mesures nécessaires pour que les prix reviennent à leur juste valeur. Interrogé sur les mesures à prendre pour stabiliser les prix, au cas où les cours des matières premières flamberaient, le président du conseil d'administration du groupe répond que ce n'est pas à lui “de dicter au gouvernement les mesures à prendre”. “Ce n'est pas à moi, en tant qu'opérateur, de dire au gouvernement ce qu'il doit faire. Mais je sais que le gouvernement est très sensible au problème des prix des produits de première nécessité”. Pour M. Rebrab, les augmentations des prix, notamment du sucre et des huiles, peuvent s'expliquer par les mesures prises par le gouvernement pour enrayer l'informel. Il cite, entre autres, la mesure concernant le registre du commerce. En cas de contrôle fiscal, le producteur et le grossiste seront redressés chacun à 50% du montant du chiffre d'affaires, s'il y a facturation sur vrai-faux registre du commerce. Il y a aussi l'obligation de paiement par chèque pour toutes les transactions dépassant les 500 000 DA. “Les demi-grossistes et les grossistes qui travaillaient dans l'informel prenaient, avant, des marges très faibles, de 1%, ce qui ne leur permettait même pas de payer la TAP de 2%. Maintenant, certains ont décidé de rentrer dans le rang, mais en essayant de prendre une marge qui leur permet de payer leurs impôts, et donc ils ont augmenté leurs prix”, a expliqué le patron de Cevital. “La spéculation récente que nous connaissons sur le marché ne justifie pas tout cela”, regrette M. Rebrab. Le président du conseil d'administration de Cevital affirme que son groupe n'a jamais modifié “les règles de jeu”. Il a indiqué que Cevital a informé, jeudi, le ministre du commerce qu'elle n'a pas augmenté les prix du sucre et des huiles. Les autres producteurs, qui ont assisté à la réunion, ont indiqué au ministre qu'ils avaient augmenté leurs prix de 11 DA le litre. Ils ont décidé, par la suite, de “surseoir à toute augmentation de prix, et ce, jusqu'à la mise en place par les pouvoirs publics d'un dispositif de régulation équitable”. Le patron de Cevital reconnaît que le groupe contrôle le registre du commerce des distributeurs au niveau de l'usine et que les distributeurs doivent vendre aux grossistes et demi-grossistes disposant de registres du commerce réels, authentifiés. “Personne ne veut de problème avec le fisc. Cevital est une entreprise citoyenne qui a toujours agi dans le respect de la loi”, souligne M. Issad Rebrab. “je ne pense pas qu'on puisse nous reprocher de respecter la loi”, s'étonne le patron de Cevital, estimant qu'il faut sortir de l'informel, qui gangrène l'économie nationale. M. Issad Rebrab plaide pour que le sucre et l'huile soient considérés comme des produits de première nécessité.