Cinq mois après le lancement du championnat professionnel en Algérie et l'obligation faite aux clubs de Ligues 1 et 2 de se transformer en sociétés commerciales, les pouvoirs publics peinent à les contraindre à ouvrir leur capital pour permettre aux investisseurs d'acquérir des actions. Mis à part la formation de l'USM Alger, qui a vu l'arrivée d'un actionnaire majoritaire, en l'occurrence le groupe ETRHB, désormais du reste propriétaire de l'équipe de football, les autres clubs observent une situation de statu quo. Ce sont d'ailleurs pratiquement les mêmes dirigeants qui avaient les rênes, la saison précédente, qui continuent à faire la pluie et le beau temps, n'en déplaise aux pouvoirs publics. La loi sur le professionnalisme, une option stratégique du gouvernement d'Ahmed Ouyahia, éprouve à ce titre toutes les peines du monde à se concrétiser sur le terrain. À qui la faute ? Sans doute pas aux clubs même si pour les dirigeants actuels, ce changement de politique est synonyme d'une nécessité de plier bagage. La faute incombe en fait au ministère de la Jeunesse et des Sports qui tarde à donner les directives nécessaires pour justement amener les présidents de club à procéder à la constitution des SSPA, conforment à la réglementation en vigueur. Il était, du reste, question que le MJS rende publique une circulaire pour obliger les clubs à ouvrir le capital, mais les services de tutelle sont restés jusque-là muets à ce sujet. Afin de ne pas créer d'autres foyers de tension au sein des clubs, le MJS préfère temporiser. Entre-temps, les responsables des clubs brillent dans les solutions de replâtrage, parfois même burlesques comme celle qui consiste à introniser à la tête de l'équipe un P-DG sans que ce dernier soit obligé de débourser un seul centime pour le club. En effet, le MCA s'offre un nouveau P-DG, M. Gaceb, mais ce dernier vient les valises vides. Peut-être des promesses. C'est assurément la seule SSPA au monde où le P-DG n'est pas propriétaire du club. Au même moment, la direction actuelle du MCA refoule comme bon lui semble des investisseurs privés par peur de perdre le contrôle du club ou de se voir écartée. Le MJS préfère faire la politique de l'autruche !