Ne voulant pas que la présente révolte de la jeunesse soit rangée dans la case pertes et profits, le Rassemblement pour la culture et la démocratie (RCD) exige la tenue d'un débat général à l'Assemblée nationale sur “les véritables origines d'une crise qui déstabilise et ensanglante la nation”. “La plénière de l'APN a été reportée sine die. Le groupe parlementaire du RCD exige un débat général sur la situation politique et sociale que traverse le pays”, a annoncé le RCD, dans un communiqué rendu public hier. Et de poursuivre : “Le citoyen algérien a le droit de connaître les causes et les responsables d'une politique qui n'en finit pas d'endeuiller notre peuple avec son lot de morts, de blessés et de prisonniers, dégradant encore plus son image sur la scène internationale.” Solidaire avec les manifestants, le RCD s'est vigoureusement élevé contre les centaines d'arrestations de jeunes dans plusieurs wilayas. “Le RCD condamne avec la plus extrême vigueur les rafles de ces jeunes qui sont d'abord les victimes de la politique d'un système qui s'est imposé depuis un demi-siècle par les fraudes, la corruption, la censure et l'abus d'autorité”, assène le parti de Saïd Sadi, qui “exige la libération totale et inconditionnelle de tous les détenus”. Le RCD qualifie les dernières mesures prises par le gouvernement de démagogiques. “Au lieu de prendre la mesure du désespoir et de la colère d'une jeunesse oubliée (…), le pouvoir improvise une série de mesures démagogiques, incohérentes et choquantes”, dénonce-t-il avant d'ajouter : “Les mesures annoncées par le gouvernement sonnent comme une insulte qui réduit l'Algérien à un tube digestif.” Aux yeux du RCD, ce n'est pas la cherté de la vie seulement qui a fait sortir les jeunes algériens dans la rue, mais aussi la hogra, leur privation de libertés d'expression et d'association, etc. Pour tirer le pays du bourbier dans lequel le régime l'a précipité, le RCD annonce avoir d'ores et déjà pris langue avec “toutes les forces politiques et sociales persuadées que le statu quo ne peut mener qu'à l'enterrement de l'Algérie démocratique et sociale” et invite “les partenaires de l'Algérie à se garder de tout propos, décision ou démarche pouvant disculper ou réduire la responsabilité du pouvoir en place dans ce nouveau désastre”.