Les services de la Gendarmerie nationale ont mis en place un dispositif complémentaire pour arrêter les personnes impliquées dans le vol lors des émeutes. Ce qui a permis la restitution de plusieurs objets volés. Dans ce cadre, les brigades de la GN ainsi que les sections de recherche et les unités de la sécurité routière ont été instruites à une étroite coordination avec les GIR (Groupements d'intervention et réserve) chargés du rétablissement et du maintien de l'ordre pour la collecte du renseignement afin de mettre la main sur les individus impliqués dans les pillages lors des dernières émeutes. Selon le Lt-colonel Kerroud, chef de la cellule de communication de la GN, “le dispositif consiste à renforcer le contrôle routier et le renseignement”. Pour notre interlocuteur, tout moyen de transport de marchandise est soumis à un contrôle pour déterminer l'origine de la marchandise, ce qui a permis d'ailleurs la saisie d'une importante quantité de pneus volés d'une station de Naftal par la brigade de la GN de Gué-de-Constantine. Les gendarmes de Chéraga, quand à eux, ont pu récupérer un gros lot de tenues sportives et baskets Adidas volées. Les mêmes services ont mis la main sur une importante quantité de pièces détachées volées du parc communal de Kherrata à Béjaïa. La marchandise était à bord d'un camion intercepté par les gendarmes dans un barrage de contrôle. Les agresseurs de l'autoroute voulaient profiter des émeutes Le plus important serait la saisie spectaculaire d'un lot de cocktail Molotov par la compagnie de GN de Rouiba à l'est de la capitale. Cette saisie a été possible suite à l'exploitation d'un renseignement faisant état de la tentative d'une bande de malfaiteurs d'agresser des automobilistes avec menaces à l'aide de cocktail Molotov. Le chef de cette bande a été arrêté et l'enquête est toujours en cours pour l'identification de ses complices. Les services de la gendarmerie ont pu localiser dans la soirée d'avant-hier un dépôt où a été stockée la marchandise volée de l'usine Continental spécialisée dans la fabrication des climatiseurs et des électroménagers à Baraki. Selon une source proche de l'enquête, les éléments de la compagnie de la GN de Baraki ont pu localiser le dépôt au niveau d'une villa en construction située à haouch Hamza et ont pu arrêter en flagrant délit un couple chargé du recel des objets volés. L'enquête est toujours en cours. Les enquêtes des services de sécurité portent actuellement sur les dépôts des objets volés lors des pillages enregistrés au niveau de plusieurs quartiers lors des émeutes. Les premières investigations ont abouti à l'arrestation de cinq personnes par la brigade de GN de Gué-de-Constantine pour recel. Un autre jeune arrêté également par les mêmes services à haï El-Joumhouria dans la commune des Eucalyptus pour vol ainsi qu'un autre jeune voleur à Chéraga. Les présentations des émeutiers se poursuivent toujours sous haute surveillance, et ce, après des enquêtes approfondies. “La plupart des personnes impliquées ont été arrêtées en flagrant délit”, nous précise un enquêteur. On apprend de source sûre que 36 émeutiers seront traduits devant les tribunaux d'El-Harrach, Hussein-Dey, Rouiba, Chéraga et Koléa au cours de cette semaine dont 4 personnes à Rouiba, 3 personnes à Zéralda et 3 personnes à Baraki. Les services de la GN ont déjà présenté 6 émeutiers de Zéralda qui ont été mis sous contrôle judiciaire par le magistrat instructeur et 12 autres personnes au niveau du tribunal de Chéraga dont 7 ont été écrouées et les autres mis sous contrôle judiciaire, à Rouiba 2 personnes ont été écrouées par le magistrat instructeur alors que 10 personnes arrêtées par les gendarmes de Baraki ont été présentées devant le procureur près le tribunal d'El-Harrach qui a ordonné le mandat de dépôt de 4 personnes et 2 mis en cause ont été mis sous contrôle judiciaire. La manipulation continue et s'étend aux campus Selon un rapport sécuritaire transmis au services du ministère de l'Intérieur, 80% des personnes impliquées ne dépassaient guère l'âge de 30 ans alors que près de 20% ont moins de 20 ans. La plupart sont des chômeurs et les autres des journaliers sans emploi fixe et originaires pour la plupart d'entre eux des quartiers populaires et des bidonvilles avec un niveau ne dépassant pas la 9e année fondamentale. Un dispositif sécuritaire a été mis en place pour éviter tout débordement devant les campus et les cités universitaires et déjouer toute tentative de manipulation. La cité universitaire des filles à Dergana à l'est d'Alger a été l'objet d'une tentative d'une attaque repoussée par les services de sécurité. On apprend aussi que le ministère de l'éducation a pris des mesures pour sécuriser les élèves et a instruit les directeurs des établissements scolaires de ne pas libérer les élèves avant les heures de sortie. Les élèves de la 1reAS et 2eAS du lycée Messaouda-Djida à Cherarba vont regagner leurs classes aujourd'hui. Ce lycée a vu ses archives et matériels complètement brûlés. Ce qui n'est pas le cas de plusieurs stagiaires des centres de formation qui n'ont pas encore rejoint leurs salles à l'image du centre de formation de Aïn Taya qui a été totalement saccagé et 10 micro-ordinateurs volés. Malheureusement, les conséquences des sabotages étant assez graves au point où plusieurs employés se trouvent depuis dimanche sans travail, des femmes de ménages, chefs de famille, pleuraient sur leur sort à Baraki, Bordj El-Kiffan et dans plusieurs autres communes. Une centaine d'employés ont perdu leur gagne-pain. Le conseil du Gouvernement va se réunir aujourd'hui pour évaluer les dégâts Plusieurs édifices ont été saccagés et incendiés, des chalets de la base vie d'une société chinoise sise à Heuraoua (Rouiba) ont été incendiés ainsi que deux véhicules et du matériel informatique. 5 autres chalets à la cité du Moujahid à Gué-de-Constantine et 4 autres à El-Marsa à l'est de la capitale et 10 chalets à Dergana ont tous été incendiés. On enregistre plusieurs dégâts matériels au niveau des entreprises publiques et privées qui ont fait perdre plusieurs emplois comme c'est le cas de la société de vente de véhicules Sima, l'entreprise privée Sayem saccagée complètement et 10 véhicules se trouvant dans le parking calcinés, le centre commercial LG à Baraki, le point de vente de l'entreprise Beko spécialisée dans l'électroménager, le showroom du concessionnaire Nissan, le siège de la BNA à Dar El-Beïda et 50 autres véhicules ont été saccagés au parc communal de la commune de Raïs Hamidou. Même les centres de santé n'ont pas été épargnés. Une polyclinique à Dergana a fait l'objet de vol d'une quantité importante de médicaments et de matériel médical. L'opérateur téléphonique Nedjma a subi, lui aussi, des dégâts à Ouled Fayet et son matériel informatique volé tout comme son siège à la cité ADDL à Bab-Ezzouar incendié.