Les services de la Gendarmerie nationale ont réussi à déjouer dernièrement une tentative d'écouler une importante quantité de drogue dure. Les dealers voulaient profiter du climat des dernières émeutes qui ont secoué la capitale. En effet, selon le commandant Attalah Tarek, chef de la compagnie de la GN de Zéralda, c'est suite à un renseignement qui faisait état de la présence d'individus étrangers dans une villa louée à Palm-Beach, que les gendarmes ont mis en place un dispositif de surveillance et ont en premier lieu intercepté un Africain de nationalité nigérienne au moment où il tentait de rentrer dans cette villa, et ce, la journée de vendredi c'est-à-dire le 2e jour des émeutes. Les gendarmes ont saisi sur lui une quantité de poudre blanche et une somme d'argent de 70 millions de centimes, 400 euros, 10 000 CFA, butin de la vente de la drogue. L'analyse de la poudre au laboratoire de l'institut de la GN à Bouchaoui a fait ressortir que cette poudre sert à faciliter l'injection de l'héroïne. L'interrogatoire poussé, l'Africain clandestin a fini par reconnaître qu'il est “le fournisseur” du réseau de Palm-Beach de la drogue dure et a avoué que les commandes se faisaient par SMS, d'ailleurs, le commandant Attalah explique que les enquêteurs ont localisé un SMS récent sur le téléphone portable du mis en cause portant sur une commande de 10 g par ce même réseau. La perquisition de la villa louée à un prix très élevé vu le quartier résidentiel a permis l'arrestation de deux jeunes femmes, âgées de 22 et 23 ans, dealers et consommatrices en même temps, en possession d'une quantité de 8 g de crack destinés à la commercialisation les jours des émeutes et une somme de 20 millions de centimes ainsi qu'un morceau de kif traité. Le mari de l'une d'elle identifié se trouve en fuite, il est activement recherché. “C'est un commerçant algérois résidant à Sidi-M'hamed”. Interrogé sur une probable saisie des biens provenant du blanchiment de l'argent de la drogue, l'officier de la GN se contenta de nous répondre que le mis en cause “est une personne aisée et possède plusieurs biens, l'enquête se poursuit”. Les investigations ont fait ressortir aussi que les membres du réseau ont loué cette villa dans ce quartier chic de la capitale pour pouvoir écouler leur marchandise en toute quiétude au milieu des clients “riches”, d'autant que le gramme se vend actuellement à 17 000 DA ; l'enquête de la GN a révélé que les consommateurs de l'héroïne s'adonnent au crack et aux drogues dures. D'ailleurs c'est la première fois que les services de la GN traitent une affaire de crack et réussissent à saisir cette quantité. L'enquête se poursuit toujours, les trois mis en cause seront présentés aujourd'hui devant le procureur près le tribunal de Chéraga.